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21.5.16

Fall of Poppies : Stories of Love and The Great War



November 11, 1918. After four long, dark years of fighting, the Great War ends at last, and the world is forever changed. For soldiers, loved ones, and survivors, the years ahead stretch with new promise, even as their hearts are marked by all those who have been lost.

As families come back together, lovers reunite, and strangers take solace in each other, everyone has a story to tell.

In this moving, unforgettable collection, nine top historical fiction authors share stories of love, strength, and renewal as hope takes root in a fall of poppies.


Traduction du résumé
11 Novembre 1918. Après quatre longues sombres années de bagarres, la Grande Guerre touche à sa fin, et le monde est pour toujours changé. Pour les soldats, les premiers amours, et les survivants, les années vont vers de nouvelles promesses, même si leurs coeurs sont marqués par tous ceux qui ont disparu.

Alors que des familles se retrouvent, des amants se réunissent, et des étrangers trouvent du réconfort l'un avec les autres; chacun a une histoire à raconter.

Dans cette émouvante, inoubliable collection, neuf auteurs de fictions historiques partagent leurs histoires d'amour, de force et d'espoir retrouvé qui prend racine dans la chute des coquelicots.

Mon avis
" Un recueil de nouvelles émouvantes et captivantes "
★ ★ ★ ★ ★

11 heures, le 11 novembre. Les cloches sonnent à nouveau. On entend au loin « C'est la fin ! » mais la fin de quoi ?

Fall of Poppies, c'est le travail d'Heather Webb, auteure et passionnée d'Histoire qui entourait d'auteures, d'amies nous propose cette anthologie qui a pour thème : la Première Guerre Mondiale. Pas facile pour cette instigatrice de réunir autant d'auteurs de romans historiques reconnus et pour ces auteurs - en général - de donner son histoire, sa version de ce moment qui marquait la fin de cette terrible guerre.
Pourtant avec Fall of Poppies, le pari a été relevée haut la main, tant j'ai été séduite par les nouvelles même si toutes ne se valent pas. Chaque histoire traite un aspect différent de cette période sans entrer dans des détails rébarbatifs. On survole des thèmes que l'on n'aborde pas nécessairement à l'école. Dans ce recueil, c'est surtout l'histoire de cœur qui prime : l'amour d'une mère, d'une femme, d'une amie. Un véritable coup de cœur !

Cette anthologie est composée de 9 nouvelles. Sans mettre dans un ordre particulier - j'ai préféré conserver celui du livre - je vais vous laisser un résumé et vous dire en quelques lignes ce que j'en ai pensé de chacune. Mon TOP 4 (si on peut le dire) figure dedans, je mettrai un à côté.

The Daughter of Belgium par Marci JEFFERSON
Alors que les Allemands se retirent de Bruxelles, une jeune femme qui habite avec sa fille dans un hôpital pour les blessés de guerre, cherche un moyen pour quitter la ville.
Un très bon suspense tout au long de cette nouvelle mais dommage que la fin soit prévisible et trop rapidement achevée. L'impression que tout va trop vite.

The Record Set Right par Lauren WILLIG
Soixante ans après, une femme quitte le Kenya pour l'Angleterre et part retrouver un ami de longue date. C'est l'occasion de mettre fin à un malentendu.
Quelle surprise ! J'ai découvert la plume de l'auteure et j'ai été envoûtée. Je suis si triste qu'il ne s'agit pas d'un roman tellement il y avait matière à développer...Un coup de cœur ! Ça fait déjà 1 mois que je l'ai lu et j'y pense encore..C'est dire!

All for the Love of You par Jennifer ROBSON *
La rencontre entre Daisy, une américaine qui vit à Paris avec un soldat qui a perdu une partie de son visage. Bénévolement, elle aide à peindre sur les masques destinés à ces soldats.
Rencontrée dans le roman Moonlight Over Paris de l'auteure, j'étais curieuse de connaître plus sur ce personnage surtout connaissant déjà à l'avance d'autres éléments de cette intrigue. Comme le sentiment avec cette nouvelle que la boucle était bouclée et que ce roman était désormais entier. Une très belle histoire avec le souci coutumier de l'auteure sur les détails.

After You've Gone par Evangeline HOLLAND
Une femme fait la rencontre d'étrangers comme elle qui essayent de profiter de leur dernier instant à Paris avant de rentrer chez eux.
L'auteure donne les traits à son personnage d'une femme courageuse qui malgré les malheurs de la guerre, semble rester digne. Je n'ai pu m'empêcher d'imaginer Josephine Baker dans les traits de l'héroïne. Un point de vue inédit de la Guerre.

Something Worth Landing For par Jessica BROCKMOLE
Un jeune américain avant sa première mission décide d'épouser une inconnue qu'il a à peine rencontré.
Rythmée par des lettres de cette inconnue et la situation de ce jeune homme, cette nouvelle est touchante et drôle. On s'attache rapidement à cet américain qui s'est mis dans une situation pas si invraisemblable à cette période.

Hour of the Bells par Heather WEBB *
Une missive et c'est tout le monde de cette mère de famille qui s'écroule.
Une nouvelle qui met en avant l'amour d'une mère qui n'a en tête que le désir de vengeance. Jusqu'à la dernière ligne, on ne sait pas si elle va aller au bout de ses desseins et la fin m'a beaucoup ému.

An Americain Airman in Paris par Beatriz WILLIAMS *
Octavian est à Paris. C'est la fin de la guerre, il veut profiter de l'ambiance mais son passé semble le rattraper surtout depuis qu'il a perdu une photographie. Tout semble lié à cette photo.
Avec cette nouvelle, Beatriz WILLIAMS nous présente un des nouveaux personnages principaux de son prochain roman : A Certain Age. Une belle entrée en la matière qui m'a donné envie de me le pré-commander ! Ambiance années 20 au rendez-vous !

The Photograph par Kate KERRIGAN
Une photographie est retrouvée un siècle plus tard et l'histoire semble se répéter.
L'histoire ne m'a pas assez captivé, il manquait le petit plus qui fait la différence. Dommage.

Hush par Hazel GAYNOR *
Une sage femme met au monde un enfant le 11 novembre à quelques minutes de 11heures. Au même moment, on suit l'histoire de son fils qui est au front et dans les tranchés.
Le rythme est saisissant. On est en haleine. On espère, on a peur et c'est surtout la question de l'expression « Un mort, une naissance ? » va t-elle ici se concrétiser ?

Pour tous les auteurs où il y a une étoile (*), cela signifie que j'ai déjà chroniqué sur le blog, un de leur roman. Vous pouvez retrouvez la liste dans la partie En fonction de l'auteur.

  Challenge : Read in English #2
                                          DE : Heather WEBB et co.
ÉDITION : William Morrow (2016)
PAGES : 354
LANGUE : Anglais (pas encore traduit)
LIEUX :  New York, Mississippi (ÉTATS-UNIS) | Bruxelles (BELGIQUE) | KENYA | Paris, Romorantin, Belford, Strasbourg, Rembercour (FRANCE) | Londres, Brinsworth (ANGLETERRE) | Dublin (IRLANDE)
PERSONNAGE(S) : /
THÈMES : Anthologie | Amour | Grande Guerre

19.5.16

Boston Girl



The Boston Girl, c'est Addie Baum, née en 1900 de parents immigrés polonais, peu préparés et plutôt suspicieux à l'égard de la culture américaine qui tentent d'élever leurs trois filles dans la tradition juive de l'Europe de l'Est. Mais la curiosité et l'intelligence d'Addie la propulse dans un tout autre monde, fait de jupes courtes, de films, de livres et de nouvelles opportunités pour les femmes. Un monde dans lequel une fille termine le lycée, va à l'université, a une carrière et trouve l'amour par elle-même. Le récit commence en 1985, lorsque la petite-fille d'Addie lui demande : " Comment es-tu devenue la femme que tu es aujourd'hui ? " Et Addie, alors âgée de 85 ans, entreprend le récit de sa vie, à partir de 1915, année où elle rejoint un groupe de lecture pour filles, découvre sa voie et se fait des amis qui lui permettent de fuir son quotidien (...)


Mon avis
" Le parcours frais et touchant d'une jeune américaine "
★ ★ ★ ★

Plusieurs fois, sa petite-fille lui pose la question. Difficile de trouver la réponse et puis, tout revient. Si facilement, qu'on se surprend même...

Boston Girl d'Anita DIAMANT est le récit initiatique d'Addie, une américaine issue d'une famille d'immigrés polonais qui apprend au cours de sa vie à s'émanciper, à suivre l'air du temps au grand désarroi de ses parents, encore dans les traditions.

Frais et drôle, Boston Girl est le roman qui nous fait passer un agréable moment. La vie n'est pas un long fleuve tranquille et malgré un parcours semé d’embûche, rien n'arrête l'héroïne. Addie fait une introspection à la suite d'une question posée par une de ses petites-filles. Le prétexte pour revivre avec elle tous les grands événements qui ont marqués la population américaine. Le partager du point de vue d'immigrés donne encore plus poids à certains moments.

Boston Girl se déroule sur plusieurs décennies durant des périodes charnières pour l’héroïne. Chaque moment est bref et l'auteure va à l'essentiel. Bien que ce roman ne s'encombre pas de futilité, j'ai eu des difficultés à m'attacher plus que ça à l'héroïne et j'ai eu l'impression de survoler les moments historiques forts.
Ne vous laissez pas tromper par la légèreté apparente, ce roman est quand même à sa manière, très touchant. Il fait partie de ces romans qui parleront à nombreux lecteurs. Aux plus âgés qui aiment comme l'héroïne nous faire part de leurs anecdotes mais aussi aux "adultes" qui sont à un moment de leur vie où ils ont besoin de faire le point ou encore aux plus jeunes qui ont tout à apprendre. C'est une des grandes surprises de ce roman car il s'est révélé être plus du genre "Young Adult" que ce que je pensais.

Boston Girl est globalement, un très joli roman. Je n'ai pas eu de coup de cœur mais je suis contente de l'avoir lu au moins une fois.



DE : Anita DIAMANT
ÉDITION : Hugo & Cie (2016)
PAGES : 342
LANGUE : Français (traduit par Anne-Sylvie HOMASSEL)
LIEUX : Boston, Gloucester, Cape Ann, Cambridge (ÉTATS-UNIS)
PERSONNAGES : Addie Baum
THÈMES : Rétrospection | Immigration | Femme

14.4.16

L'Enfant du lac



1933. Comment Theo Edevane, adorable poupon de onze mois, a-t-il pu disparaître durant la nuit de la Saint-Jean ? Les enquêteurs remuent ciel et terre, mais l'enfant demeure introuvable. Pour les parents comme pour les filles Edevane, la vie ne sera plus jamais la même après ce drame. La maison du lac, la propriété tant aimée, est fermée et laissée à l'abandon.
Soixante-dix ans plus tard, Sadie Sparrow, jeune détective londonienne en vacances dans les Cornouailles, curieuse et momentanément désœuvrée, s'intéresse à cette mystérieuse disparition. Elle reprend l'enquête, au grand dam de l'une des sœurs aînées de Theo, Alice, devenue écrivain à succès.


Mon avis
" Un des meilleurs Kate MORTON à avoir entre ses mains ! "
★ ★ ★ ★ ★

Si vous suivez un peu Une valise remplie d'histoires, vous n'êtes pas s'en ignorer qu'il s'agit pour moi d'une relecture.
THE LAKE HOUSE (avis du 15/Nov/2015)

En octobre dernier, dès la sortie anglaise de ce roman, je me suis précipitée dessus. A la fin de ma lecture comme avec tous les romans de Kate MORTON, j'ai été bouleversée. Bouleversée au point d'avoir envie de le relire dans les minutes qui ont suivis.Toutefois, je me suis dit que la traduction française serait le bon prétexte pour me replonger dans le roman. Ce souhait a été réalisé lorsque les éditions Presses de la Cité me l'ont généreusement envoyé. Merci, merci ! ♥

J'ai replongé avec délectation dans The Lake House, traduit en français sous le nom L'Enfant du Lac. Un titre bien choisi car il synthétise parfaitement l'univers du roman tout en laissant cette pointe de mystère que l'on retrouve dans chaque roman de Kate MORTON.
Une fois de plus, c'est ce mystère qui nous tient en haleine. Avec précaution, l'auteure nous donne les indices qu'elle veut bien laisser mais le lecteur garde cette part de suspicion.

Connaissant déjà l'intrigue, je me suis arrêtée aux détails. Ce que j'aime dans les romans de Kate MORTON, c'est la place qu'elle donne au passé. Les personnages ont connu les horreurs de la Grande Guerre même si l'accent est mis sur les conséquences de cette guerre. Je suis à chaque fois surprise par la capacité de l'auteure a maîtrisé une histoire qui semble n'avoir aucune fin possible. Elle nous mène par le bout du nez.

La traduction aussi a été à la hauteur de mes espérances ! Ce n'est pas la première fois que je lisais une des traductions d'Anne-Sylvie HOMASSEL, j'ai tous les romans de Kate MORTON en français et malgré le talent de Kate MORTON, il ne faut pas oublier le travail du traducteur. Sans lui, on ne comprendrait pas tous les petits détails que l'on peut omettre ou les petites spécificités propres à chaque langue. De plus, le soin apporté à conserver le rythme de l'histoire est saisissant, je n'ai pas eu l'impression que le texte ait été dénaturé.

L'Enfant du lac est sortie aujourd'hui. Je ne peux que vous encourager à vous le procurer. Il a été un coup de coeur en 2015 et je confirme, c'est un de ses meilleurs romans !


                                          DE : Kate MORTON
ÉDITION : Presses de la Cité (2016)
PAGES : 632
LANGUE : Français (traduit par Anne-Sylvie HOMASSEL)
LIEUX :  Cornwall, Holly Hill, Londres, Oxford (ANGLETERRE) | Warloy-Baillon (FRANCE)
PERSONNAGE(S) : Saddie Sparrow, Alice Edevane, Eleanor, Anthony, Ben...
THÈMES : Secret | Disparition | Famille

23.3.16

Season 1 & 2 (Downton Abbey, The Complete Scripts #1 et #2)


Résumé de l'édition

Season 1
Set in a grand country house during the late Edwardian era, season one of Downton Abbey follows the lives of the Crawley family upstairs and their servants downstairs as they approach the announcement of the First World War.

Season 2
Opening in 1916, as the First World War rages across Europe, Season Two is the next dramatic installment of the much-loved, award-winning drama. The Crawley family and their servants play their parts on the front line and back at home as their lives are intensified by the strains of war.

En français ?

Traduction personnelle

Saison 1
Se déroulant dans une grande maison de campagne durant la fin de l'ère Edouardienne, la saison un de Downton Abbey suit à l'étage, la vie de la famille Crawley et en bas celle de leur servants alors qu'approche l'annonce de la Première Guerre Mondiale.

Saison 2
S'ouvrant en 1916, alors que la Première Guerre Mondiale fait rage en Europe, la saison deux est la suite dramatique du plus-aimé et récompensé drame. La famille Crawley et leur servants jouent leur rôle sur le front et à la maison alors que leurs vies sont intensifiées par les épreuves de la guerre.



Mon avis            

La cloche de la chambre de Lady Mary tinte contre le tableau. Elle est réveillée. Au sous-sol du manoir, tous les employés s'activent. Anna, la femme de chambre se prépare à monter afin d'aider la jeune femme à se préparer. C'est le début d'une longue journée.

En 2010, lorsque Julian FELLOWES créé Downton Abbey, il n'imaginait pas un seul instant que cette série rencontrerait un tel succès. Qui voudrait s'intéresser au quotidien de domestiques et de ses propriétaires ?! Qui plus est lorsque tout se déroule à la fin de l'ère Edouardienne ?

Downton Abbey est représentative des changements sociaux qui s'opèrent au début du XXème siècle. Un engouement qui n'est pas seulement lié à son côté historique (même si les costumes, les décors permettent une immersion à 100%) mais c'est surtout du au fait que l'on partage leur quotidien c'est-à-dire leurs amours, leurs déceptions. Julian FELLOWES a tout compris, il faut aussi une intrigue qui tient la route et c'est ce que l'on découvre à chaque saison. Les domestiques et les habitants ne sont pas sans reproche et parfois ont des desseins très noirs.

Avec Downton Abbey, The Complete Scripts, Julian FELLOWES propose aux aficionados de la série de se replonger dans les intrigues des différentes saisons mais aussi de partager son univers à un plus grand nombre notamment à ceux qui n'auraient pas envisager la regarder

Au lieu de voir la série, Julian FELLOWES - le producteur de la série - nous propose de la lire comme on lirait une pièce de théâtre. C'est l'originalité de ce livre.
Une manière de combiner deux plaisirs : la série et la lecture. Le niveau est abordable même ceux qui ont des difficultés en anglais trouveront leur compte. Aucune excuse pour ne pas se lancer même si vous estimez votre niveau trop faible. Le conseil serait de regarder un épisode puis ensuite le lire. Vous ferez des progrès et vous passerez un agréable moment. C'est évident que si vous connaissez la série, les scènes seront en plus familières.
Et même si vous ne l'avez jamais vu, la manière dont ce livre est présenté, facilite grandement la compréhension. Les phrases sont courtes, les descriptifs également. C'est très ludique.

Le petit plus, ce sont les notes du producteur que je conseille de lire à la fin car sinon ça perturbe la lecture et ça peut vite devenir agaçant ! Mais néanmoins, ce que j'apprécie c'est de voir les intentions de FELLOWES, les sorts qu'il réserve à certains personnages comme Edith par exemple.

Personnellement, j'ai eu une préférence pour le script de la saison 2 mais naturellement parce que c'est ma saison préférée. Je la trouve parfaite et la période traitée n'est pas pour rien. Le travail historique est abouti. Matthew Crawley est au front en Belgique ainsi que deux des domestiques de Downton. Un lien sacré les unit, aux périls de leur vie. Il y a un grand chamboulement dans les classes sociales et les premiers concernés sont les habitants de Downton...Je ne me lasserai jamais de cette saison !

:: 1 & 2::  ::3::
                                          DE : Julian FELLOWES
ÉDITION : William Morrow (2012 & 2013)
PAGES : 432
LANGUE : Anglais (pas encore traduit)
LIEUX :  Yorkshire (ANGLETERRE) | Ypres (BELGIQUE)
PERSONNAGE(S) : Robert Crawley, Mary Crawley, Matthew Crawley...
                                          THÈMES : Série TV | Scripts | Vintage

10.3.16

La Tante de Russie


Résumé de l'édition

Septembre 1899. La jeune Lucie quitte sa terre lorraine pour accomplir son fabuleux destin. Ou comment une orpheline née à Saint-Dizier à la frontière de la Meuse devient, à Saint-Pétersbourg, l'intime de la plus haute aristocratie impériale, la gouvernante des filles du dernier tsar de Russie, les princesses Olga et Tatiana, et l'amante passionnée du chef des cosaques du Don. Autant d'années lumineuses juste avant le chaos, la révolte d'un peuple acculé dont elle comprend pourtant la détresse. Et ses propres drames...

http://unevaliserempliehistoires.blogspot.fr/search/label/Les%20Irreguliers%20de%20Baker%20StreetMon avis                                      


"Kak uzor na okne. Snova proshloe rydom. Kto-ro pel pesnu mne. V zimny vecher kogda-to".
Cette chanson me trotte dans la tête depuis ma lecture...Donnez moi une chapka, une bonne de paire de gants et Peter me voilà (Peter c'est le nom que je donne à Saint-Pétersbourg). L'avez-vous reconnu ? Non ? Et si je vous dis que la version française a été chantée par Hélène Segara ? Mais oui, c'est la chanson du film d'animation Anastasia ! Pourquoi, je vous bassine avec ce dessin animé et quel est le rapport avec le roman ?! Ah ah...justement.

La tante de Russie, c'est l'histoire d'une journaliste Lise qui retrouve le manuscrit de sa tante Lucie. Une tante qui va quitter sa Lorraine natale pour l'inconnu et le froid glacial de la Russie.

Pour être honnête, cette lecture avait mal commencé...A plusieurs reprises j'ai même failli abandonner. Si ma sœur ne me l'avait pas offert (et fait dédicacer), j'aurai stoppé net ma lecture.
Mon reproche tient principalement aux 50 premières pages. L'auteure commence par nous narrer l'histoire de cette journaliste. On n'entre pas tout de suite dans le vif du sujet. Ça aurait pu ne pas être dérangeant. Après tout, on ne peut pas reprocher à l'auteure de vouloir mettre en place l'intrigue et de partager la découverte par l'héroïne de ce fameux roman ; mais ce qui m'a foncièrement gêné, c'est la familiarité du personnage. J'ai eu la sensation que l'auteure considérait que la narratrice était connue du lecteur. Je ne sais pas si c'est du au fait que ce personnage soit récurant dans ses œuvres (il y a des astérisques et des références aux autres romans) mais il ne faut pas oublier que c'est peut être la première fois que l'on fait la connaissance de Lise. Du coup, j'ai eu le sentiment de m'incruster dans la vie de quelqu'un et mon intérêt a vite disparu. Je m'ennuyais littéralement et je trouvais que le nombre de pages rien que sur ce personnage était trop long ! Le titre c'était La Tante de Russie mais où était-elle?

Heureusement, il y a la page 53. On fait un bond dans le passé et on découvre Lucie Thomas. Dès lors, j'ai pu enfin découvrir le talent d'Élise FISCHER. Une partie historique très bien exploitée et il y a une atmosphère qui m'a comme hypnotisée. J'ai même regretté que La tante de Russie soit si court (surtout avec le début que je considère comme du temps perdu). J'en voulais toujours plus !

C'est le parcours de Lucie Thomas qui est ainsi raconté et quel parcours ! Cette orpheline a fait du chemin pour devenir préceptrice. A Nancy, où tout commence, elle rencontre le comte Piotr Viola Narodov. Une histoire d'amour si romantique, si grandiose et peu commune. Des moments à Nancy où je vois avec clarté le parc de la pépinière, son kiosque...
Puis, le départ tant attendu pour la Russie. Un dépaysement totalement réussi. On fait des rencontres à la Une image vivifiante du faste de l'époque se matérialise devant mes yeux. Le point de vue de cette française qui a le privilège de faire la connaissance de la petite Anastasia entre autre, de la famille tsarine...Elle partage leur intimité et partage avec nous ses craintes, ses doutes, tout en ayant après le recul de la tragédie qui va toucher la Russie.
Cour du tsar, on partage des instants.
J'ai été tellement sous le charme de cette partie que j'ai même versé une petite larme.

La tante de Russie fut au final une très bonne découverte. Je ne regrette pas d'avoir persévéré. S'il n'y avait pas eu ce début qui représente quand même 20% du livre...J'aurai pu avoir un coup de cœur ! Ce roman est la preuve qu'il faut toujours laisser une chance à un livre.


                                          DE : Elise FISCHER
ÉDITION : Presses de la Cité (2014)
PAGES : 254
LANGUE : Français
LIEUX : Paris, Saint-Dizier, Nancy (FRANCE) | Saint-Pétersbourg, Tsarkoïe Selo/Pouchkine, Yalta, Lac Orega, île de Kiji (RUSSIE), Kiev (UKRAINE)
PERSONNAGE(S) : Lucie Thomas, Comte Piotr Volia Narodov, Lise...
THÈMES : Russie | Tsar | Témoignage

5.2.16

Léon et Louise


Résumé de l'édition

Léon et Louise n'ont pas vingt ans au moment de leur rencontre dans un petit village français vers la fin de la Première Guerre mondiale. Léon, trop jeune pour partir au front, effectue son service civil en tant qu'assistant-télégraphiste à la gare. Louise assiste le maire - c'est elle qui informe les familles dont le fils est tombé au champ d'honneur. La magie du premier amour sera rapidement brisée. Lors d'une promenade à vélo, ils sont victimes d'une attaque aérienne. Blessés et soignés dans deux hôpitaux différents, ils reviennent au village chacun à leur tour. Mais le maire, jaloux de leur amour, dissimule la vérité, si bien qu'ils se tiennent l'un et l'autre pour morts...

http://unevaliserempliehistoires.blogspot.fr/2015/07/challenge-les-filles-de-mrs-bennet.htmlMon avis                               


Tout a commencé par un trajet en vélo, un simple déplacement et c'est le monde de Louise et de Léon qui est chamboulé. Ils sont jeunes, on n’est qu’à l’aube d’un amour naissant. L'histoire en apparence simple pourrait s'arrêter là mais c'est l’Histoire, celle avec un grand H qui va les rattraper. En effet, alors qu'ils rentraient d'un weekend en amoureux, un obus va tomber sur leur route et tous les deux vont se penser mort...

Avec la plume d’Alex CAPUS, le destin de Léon va prendre vie sous les yeux du lecteur. On le suit à plusieurs moments de sa vie et à chaque fois, il y a l’ombre de Louise qui nous tourmente...Tout aussi mystérieuse, la personnalité de Louise conquit le lecteur et la sagesse de Léon, les attendrit. L'histoire d'amour en apparence n'est pas ordinaire. A chaque décennie, il y a un moment clé qui fait ou pas évoluer leur relation.
Ceci dit, l'auteur fait une halte relativement longue dans les années 40. Paris est sous l'Occupation Allemande et Léon doit assumer tous les tracas de sa famille- famille qu'il a fondé avec une autre femme. Alex CAPUS évoque avec subtilité le cas de ces français qui ont travaillé  pour les Allemands en conservant leur foi patriotique. On n'est pas dans le jugement, on constate. Louise quant à elle, travaille pour l'administration française, lors de la guerre, elle doit quitter le pays pour une mission. Elle nous partage son quotidien sous forme de lettres qu'elle adresse à Léon. Une immersion historique intéressante car on apprend toujours quelque chose

Dans Léon et Louise, Alex CAPUS évoque ainsi comme le ferait un conteur, un destin banal mais en pointant du doigts des événements qui rend ce destin assez singulier.
Une certaine ambiance se dégage de ce roman car Léon, c’est un homme du quotidien, pas plus brillant que d’autres mais avec un vrai sens pratique. L’auteur parle dans ce roman de l'histoire de son grand père. Une histoire vraie mais avec la fantaisie et l’imagination sûrement de l’écrivain.

Il ne faut pas s’attendre à une histoire avec de l’action à en revendre mais plutôt à une histoire de famille que l'on raconte au coin d’une cheminée et qui a déjà fait sourire plusieurs générations.
L’auteur a un réel talent pour nous transporter dans son univers. En une phrase, tout est dit. La justesse des mots employés est remarquable. Il faut sûrement saluer le travail du traducteur car à ma grande surprise, j'ai appris que l'auteur écrivait en Allemand !

Avec Léon et Louise, on ne sait pas où va nous emmener Alex CAPUS mais on le suit les yeux fermés et lors du dénouement, on ne souhaite qu'une seule chose retourner au début du livre.
Un coup de cœur pour ce roman parce qu'il est imparfait, simple et honnête.

Notons que James Norton m'a inspiré pour le personnage...

                                         DE : Alex CAPUS
EDITION : Babel (2014)
PAGES : 320
LANGUE : Français (traduit par Emmanuel Güntzburger)
LIEUX : Paris, Cherbourg, Saint-Luc-sur-Cise, Caen, Tréport, Médine, Lacanaie (FRANCE) | SÉNÉGAL
PERSONNAGE(S) : Léon Le Gall, Louise Janvier..
THEMES : Amour | Famille | Société

31.1.16

Toby's Room (Life Class #2)

Résumé de l'édition

Toby has always protected his sister, Elinor, their bond closer than they can acknowledge. Then comes war, and in 1917 on a French battlefield Toby is reporting 'Missing, Believed Killed'.
Elinor, an artist now involved in helping surgeons reconstruct the faces of injured soldiers, is determined to find out what happened and writes to the horrifically wounded Kit Neville, the last man to see Toby alive.
But Neville is in hospital, himself damaged beyond recognition, and he will not talk - until Elinor asks fellow soldier and her former lover Paul Tarrant for help.


En français ?

Traduction personnelle

Toby a toujours protégé sa soeur, Elinor, leur lien est plus proche de ce qu'ils peuvent espérer. Alors vient la guerre, et en 1917 sur le champ de bataille français, Toby est dit "Disparu, présumé mort".
Elinor, maintenant artiste, aide les chirurgiens afin qu'ils puissent reconstruire les visages de soldats blessés. Déterminée à découvrir ce qui lui est arrivé et elle écrit à Kit Neville lui même, horriblement blessé. C'est le dernier homme à avoir vu Toby vivant.
Mais Neville est à l'hôpital, lui-même endommagé au-delà de la reconnaissance et il ne parlera pas - jusqu'à ce qu'Elinor demande au compagnon d'armes et son ancien amant Paul Tarrant de l'aider.


Mon avis  

ATTENTION, RISQUE DE SPOILERS !

Le poids d’un secret. La réalisation d’un acte honteux mais dont on ne mesure pas les conséquences. Entre Elinor et son frère, il s’est passé quelque chose.
Très vite, le lecteur est confronté à cet acte. Témoin, incrédule, on cherche comme Elinor à comprendre. Un lien étrange unit ce frère et cette soeur. Il m’aura fallu une deuxième lecture de ce tome, pour passer le choc de la première fois.
Armée et préparée, j’ai pu essayer de comprendre ce que Pat BARKER voulait mettre en avant car il s’agit ici, ni plus ni moins que d'un acte incestueux. C'est un sujet difficile à traiter. Pat BARKER n’entre pas dans le jugement. Cette scène n’est qu’un passage dans ce roman mais il permet au lecteur de comprendre les réactions d’Elinor – celles du premier tome (les actions se déroulant après cette scène) mais aussi de Toby’s Room.
Lorsqu’elle apprend que son frère est porté disparu, elle sait qu’elle ne trouvera pas la paix tant qu’elle n’aura pas de réponse.  Le lecteur a les éléments pour comprendre la portée de cette réponse - bonne ou mauvaise.
On se prend au jeu et on veut découvrir ce qui est arrivé à Toby. Une lettre retrouvée dans la poche de sa tenue semble montrer que cette "disparition" n'est pas tout à fait claire. Un mystère qui renforce cette quête.

Le seul à avoir vu son frère vivant, c'est Kit mais celui fait tout pour ne pas lui parler...Elle cherche alors à contacter Paul. Ces deux compagnons de fortune que l’on rencontre dans le premier tome, sont les deux seules personnes qui peuvent l’aider.

Paul Tarrant, mon coup de foudre littéraire est revenu du front. Blessé, il sait qu’il a changé. Amoureux d’Elinor, il sait également qu’il a besoin d’être plus égoïste. L’auteur parle avec justesse de ceux revenus du front, soulagés mais en décalage avec la société. Un laissé aller parce qu'au fond pour ces soldats, ils sont encore au front. Il ne veut pas retourner mais il culpabilise de rester.
Pat BARKER n’entre pas dans le larmoyant mais veut faire comprendre au lecteur que le fait d’agir normalement ne signifie pas pour autant que l’on est insensible à la guerre. Au contraire, les cauchemars de Paul montre qu’il en souffre. Son comportement est une conséquence d'un traumatisme qu'il préfère ignorer.
Kit Neville est aussi revenu du front mais il fait désormais partis des gueules cassés. Un sujet que Pat BARKER maitrise à la perfection. C’était d’ailleurs dans ce roman que j’avais entendu parler pour la première de ces gueules cassés. De pauvres hommes revenus mutilés au visage, qui vont vivre le plus souvent avec un masque sur la figure pour ne pas heurter les gens. A travers Toby’s Room, on apprend que le visage peint sur ce masque est le portrait de BROOKS, poète mort au front. Une anecdote historique que j’ai trouvé intéressante. Blessé physiquement mais aussi dans leur amour propre, ces gueules cassés doivent vivre normalement alors que le plus souvent ils sont rejetés par leur famille, leur voisins... Kit Neville a changé mais ne perd pas de son arrogance. Certains passages étaient vraiment émouvants et on ressent la détresse de cet homme qui ne se reconnait plus. Il sait ce qui est arrivé au frère d’Elinor mais y penser, ça le fait repenser au front.
Pat BARKER évoque les cauchemars de ces soldats qui ont la nuit du mal à reconnaitre le vrai du faux. Il en parlera à Elinor mais d’abord, il a besoin lui aussi qu’on l’aide. Paul sera alors un réel soutien. Le retour à la réalité est difficile et sa blessure physique n’aide pas.

Ce tome est aussi le prétexte pour l’écrivaine de rappeler l’implication des artistes dans ce conflit. Ils ne sont pas que soldat mais leur art servait aussi. A l’instar de Tonks, le professeur de Slade et d’Elinor qui se retrouvent à peindre des portraits de mutilés pour aider la science ou encore, Paul qui peint des paysages du front. Tous les citoyens britanniques veulent s'impliquer dans ce conflit et ils le font d'une manière ou une autre. L'art se confronte à la dureté de la guerre. Il se matérialise à travers un tableau, un poème ou encore une chanson. On l'utilise comme une thérapie pour soi même ou comme le font les personnages pour aider leurs concitoyens confrontés eux aussi aux horreurs de la guerre.

Toby’s Room exprime les ravages de la grande guerre et les conséquences sur ses contemporains. Les personnages sont marqués et plus rien ne sera comme avant. Un tome dans la lignée du premier qui aurait très pu très bien s'arrêter là. En refermant ce tome, je me suis dit qu’une fois de plus, Pat BARKER prouvait qu’elle était experte dans ce domaine.

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                                          DE : Pat BARKER
ÉDITION : Penguin (2012)
PAGES : 264
LANGUE : Anglais (pas encore traduit)
LIEUX : Londres, Lewes, Netherton, Sidcup, Hampstead-on-sea, Slaudghden (ANGLETERRE)
PERSONNAGES : Paul Tarrant, Elinor Brooke, Kit Neville...
THÈMES : Secret | Première Guerre Mondiale | Rétrospection

15.11.15

The Lake House


Résumé de l'édition

Living on her family’s idyllic lakeside estate in Cornwall, England, Alice Edevane is a bright, inquisitive, innocent, and precociously talented sixteen-year-old who loves to write stories. But the mysteries she pens are no match for the one her family is about to endure…

One midsummer’s eve, after a beautiful party drawing hundreds of guests to the estate has ended, the Edevanes discover that their youngest child, eleven-month-old Theo, has vanished without a trace. What follows is a tragedy that tears the family apart in ways they never imagined.

Decades later, Alice is living in London, having enjoyed a long successful career as an author. Theo’s case has never been solved, though Alice still harbors a suspicion as to the culprit. Miles away, Sadie Sparrow, a young detective in the London police force, is staying at her grandfather’s house in Cornwall. While out walking one day, she stumbles upon the old estate—now crumbling and covered with vines, clearly abandoned long ago. Her curiosity is sparked, setting off a series of events that will bring her and Alice together and reveal shocking truths about a past long gone...yet more present than ever.


En français ?

Traduction personnelle

Vivant sur une propriété idyllique au bord du lac de sa famille à Cornwall, en Angleterre, Alice Edevane est une brillante, curieuse, innocente et précocement talentueuse jeune fille de 16 ans qui aime écrire des histoires. Ceci dit les mystères (les policiers) qu'elle écrit ne vont pas de paire avec ce que sa famille va endurer...

La veille du solstice d'été, après une fête sur la propriété où il y avait une bonne centaines d'invités, les Edevane découvre que leur plus jeune enfant, Theo, onze mois a disparu sans laisser de trace. Ce qui suit est une tragédie qui déchire la famille vers des chemins qu'elle n'aurait jamais imaginé.

Des décennies plus tard, Alice vit à Londres, après avoir connu une longue carrière couronnée de succès en tant qu'auteur. Le cas de Theo n'a jamais été résolu, bien qu'Alice a de forte soupçon sur le coupable.
Des kilomètres plus loin, Sadie Sparrow, une jeune détective dans les forces de police de Londres, est dans la maison de son grand-père à Cornwall. C'est lors de sa course (sortie) du jour qu'elle tombe sur l'ancien domaine – maintenant en ruine et couverte de vignes qui est clairement abandonné depuis longtemps. Ce qui déclenche une série d'événements qui va lui révéler des vérités choquantes d'un passé lointain qui semblait disparu, mais maintenant encore plus présent que jamais.


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Toute famille a un secret mais comment faire lorsque ce secret est sur le point de resurgir sept décennies après ?
Dans The Lake House de Kate MORTON, nous nous retrouvons devant une propriété abandonnée. Imaginez vous, une vieille demeure au style victorien, des herbes folles qui passent à travers le plancher de la terrasse, sûrement une ou deux fenêtres brisées. La nature a repris son droit. La maison donne sur un lac et autour une foret épaisse qui semble être là pour la tranquillité des habitants. Tout est resté en place dans cette demeure, comme figé dans le temps et seule la poussière trahit l'absence des propriétaires.
En 2003, Sadie, notre héroïne, est détective. L'auteure laisse planer un certain mystère autour celle-ci. On comprend qu'elle s'est trop investie dans une affaire et qu'elle partie en « séjour » chez son grand-père. Elle a quitté Londres pour rejoindre la campagne anglaise.
Son intrusion dans la propriété des Edevane va faire remonter un fait divers non élucidé qui concernait le dernier né de cette grande famille de la région.
En 1933, Theo, un jeune garçon d'un peu moins d'un an, a disparu. Il n'a jamais été retrouvé. Sadie ressent le besoin d'élucider cette histoire, elle ne peut plus faire demi-tour et ignorer cette sinistre affaire. Le lecteur comprend que cette affaire pourrait l'aider à reprendre la confiance qu'elle semblait avoir perdu depuis sa dernière enquête mais Alice, la grande sœur du disparu - maintenant âgée - n'est pas du même avis.


Pris dans un tourbillon, Kate MORTON nous entraîne dans son univers et le seul moyen d'y échapper est de finir ce roman. J'exagère à peine, on veut connaître la suite, on est comme tourmenté par les maux des personnages. Des histoires dans l'histoire vont se révéler car un secret en fait ressusciter d'autres...La famille Edevane est marquée par la tragédie.
Une palette de personnages vont se croiser avec tous, le poids d'un secret. Cette famille n'est pas toute blanche et ses membres ont tous un secret plus ou moins inavouable. Alice, la cadette de la famille sait quelque chose, le lecteur veut la pousser à le révéler.

Comme un jeu de piste, on élabore des hypothèses les plus farfelues, les unes comme les autres. Kate MORTON donne des indices mais le lecteur peut vite aboutir à des conclusions erronées.
On retrouve le jeu du passé/présent qui est un peu la marque de fabrique de l'auteure. Ceci donne une touche encore plus intrigante à l'histoire. Lorsque l'on pense avoir une révélation sur un élément du passé, l'auteure repasse sur Sadie et sur son enquête. C'est assez frustrant.
Tous les mots de l'auteure sont pesés. Rien n'est mis au hasard et c'est à nous de se rappeler certains détails. La grande force de l'auteure est que le lecteur n'est jamais dans la certitude.

Les personnages de The Lake House semblent réels. On ne tombe pas dans la caricature et leur personnalité est affutée. Elle travaille beaucoup leur psychologie. Malgré la quantité de personnages, on arrive très bien à s'en sortir. J'ai eu une préférence pour les parents du jeune garçon. Le père Anthony, soldat durant la Première Guerre Mondiale est revenu avec ses démons. L'auteure a travers ce personnage, parle des ravages de la guerre. Eleanor, la mère a une personnalité plus ambiguë mais à ma grande surprise, c'est le personnage pour lequel j'ai eu le plus d’empathie – il faudra lire le roman pour comprendre où je veux en venir.
Ceci dit tous les personnages de ce roman ont un point commun : l'abandon ou la disparition d'un enfant. Ils sont liés à cette maison et c'est elle, qui les rappelle comme lassée d'être le témoin de ce drame.

The Lake House ne tient pas non plus qu'aux personnages mais à son histoire. L'intrigue peut paraître longue à se mettre en place mais comme dans une toile d'araignée, on est pris au piège. On va de rebondissements en rebondissements sans les voir venir. Le sujet abordé marque longtemps après la lecture. C'est d'ailleurs pour cette raison que ma lecture suivante a été plus légère.
De manière générale, dans les romans de Kate MORTON, l'histoire n'est jamais toute rose. La fin reste positive mais sans être idyllique. J'ai presque envie de vous dire « c'est la vie ».

Le cinquième roman de Kate MORTON est un coup de cœur ! En le refermant, je m'attendais presque à en lire une suite. D'ailleurs, je ne serais pas surprise de retrouver Sadie dans un autre de ses romans. 
C'est un peu l'indispensable à avoir sous son sapin ! Si vous avez aimé ses précédentes œuvres, je suis sûre que comme moi, vous trouverez que c'est un de ses meilleurs, si ce n'est le meilleur. Je ne lui ai trouvé que très peu de défauts et encore, ces défauts sont tellement minimes que ça en devient anecdotique. Dans le cas où vous ne connaîtriez pas cette auteure, je vous conseille vivement d'en lire un  – celui-ci ou un autre (Les Brumes de Riverton et La Scène des souvenirs étant mes préférés). 

Si vous n'avez pas le courage de le lire en anglais...Bonne nouvelle, il devrait sortir en français aux éditions Presses de la cité, le 14 avril 2016 ! (Je remercie encore une fois, les éditions d'avoir répondu à mon mail).


                                          DE : Kate MORTON
EDITION : Mantel, Pan MacMillan (2015)
PAGES : 604
LANGUE : Anglais (version française prévue pour 14/04/16)
LIEUX :  Cornwall, Holly Hill, Londres, Oxford (ANGLETERRE) | Warloy-Baillon (FRANCE)
PERSONNAGE(S) : Saddie Sparrow, Alice Edevane, Eleanor, Anthony, Ben...
THEMES : Disparition | Famille | Secret

10.11.15

Poems from the First World War


Résumé de l'édition

This moving and powerful collection of poems has been written by soldiers, nurses, mothers, sweethearts, and family and friends who experienced WWI from different standpoints. It records the early excitement and patriotism, the bravery, friendship, and loyalty of the soldiers, and the heartbreak, disillusionment, and regret as the war went on to damage a generation.
It includes poems from Wilfred Owen, Rupert Brooke, Vera Brittain, Eleanor Farjeon, Edward Thomas, Laurence Binyon, John McCrae, Siegfried Sassoon, and many more.


En français ?

Traduction personnelle

Cette émouvante et puissante collection de poèmes a été écrite par des soldats, des infirmières, des mères, des petites amies, et famille et amis qui vivaient la Première Guerre Mondiale depuis différents point de vue. Il (ce recueil) enregistre le début de l'excitation et du patriotisme, la bravoure, l'amitié et la loyauté des soldats mais aussi la rupture, la désillusion, et le regret que la guerre a continué à endommager une génération.
Il inclut des poèmes de Wilfred Owen, Rupert Brooke, Vera Brittain, Eleanor Farjeon, Edward Thomas, Laurence Binyon, John McCrae, Siegfried Sassoon et beaucoup plus.


Mon avis                      



En associant avec le musée Imperial War Museums, Gaby MORGAN propose de réunir dans cette anthologie, des poèmes de britanniques qui ont été directement au première loge durant la Grande Guerre. On y retrouve des auteurs célèbres comme Rupert Brooke ou Vera Brittain mais ce qui fait la singularité de ce recueil, c'est qu'au front, ils ne sont plus auteurs mais soldat, infirmière, mari, épouse, parents...

Une collection de poèmes plus au moins touchant – sur ce point, c'est très subjectif. Ces poèmes raniment des moments, des instants du quotidien dans les tranchés. D'autres portent plus généralement sur des thèmes sensibles pour l'époque comme la peur, la désertion, le traumatisme. Sensible pour des personnes qui vivent dans la honte même longtemps après la guerre. 
En lisant ce recueil, on peut être surprise par une sorte d'intimité qui se crée entre le lecteur et le poète.
Difficile de tous les apprécier au même niveau mais avec environ une centaine de poèmes, on a forcément un qui va nous émouvoir. Il ne s'agit pas ici de juger le style, ni le fond mais plutôt de laisser parler son cœur, ses émotions. J'ai pleuré en lisant The Soldier de Rupert Brooke (1887-1915) ou encore Reported Missing de Anna Gordon Keown (1899-1957) mais ce ne sont pas les seuls. J'ai tenté de faire une sélection mais très vite, mon livre se noyait sous la tonne de post-it !

             Reported Missing
 
My thought shall never be that you are dead:
Who laughed so lately in this quiet place.
The dear and deep-eyed humour of that face
Held something ever-living, in Death's stead.
Scornful I hear the flat things they have said
And all their piteous platitudes of pain.
I laugh! I laugh! -- For you will come again -
This heart would never beat if you were dead.
The world's adrowse in twilight hushfulness,
There's purple lilac in your little room,
And somewhere out beyond the evening gloom
Small boys are culling summer watercress.
Of these familiar things I have no dread
Being so very sure you are not dead.


              - Anna Gordon Keown

Ce n'est pas la quantité des vers qui rendait le poème intéressant mais ce qu'il véhiculait. J'ai été touchée par un poème qui ne contenait qu'une dizaine de vers alors qu'un autre, plus détaillé, qui tenait sur deux pages m'avait moins convaincu.
On ne fait pas que pleurer avec ce recueil, j'ai parfois souris en lisant Breakfast de W. W Gibson notamment, parce qu'il évoque avec simplicité un moment : le petit déjeuner. Il était court mais l'auteur avait les mots appropriés pour expliquer cet instant et surtout, on décelait une petite ironie dans le ton qui rendait ce poème percutant.

Plus globalement, j'ai apprécié la volonté de Gaby MORGAN de ressortir ces poèmes car quoi de plus touchant qu'un poème où l'auteur se livre en nous évoquant à travers des images, ce qu'il ressent et ce qu'il n'arrive pas facilement à exprimer. La Première Guerre Mondiale fascine et ces poèmes laissent paraître une vérité qui ne laisse pas insensible.
En revanche, sur la forme, on peut avoir quelques regrets. Bien que la couverture de Poems from the First World War soit juste splendide – vous êtes nombreux à me l'avoir signalé lorsque j'ai mis la photo - on pourrait regretter qu'il manque une courte biographie sur l'auteur du poème – Qui est-t-il ? Que faisait-il au front ? Même si en lisant le poème, on peut s'en douter, mettre une biographie, rend encore plus personnel le poème, plus vrai. Étant donné qu'il s'agit d'auteurs anglais, pour un lectorat étranger, ils ne pas tous aussi célèbres. Le second regret tient tout simplement au fait qu'il manque une chronologie dans l'ordre des poèmes.

Ceci dit, Poems from the First World War est un bien joli recueil qui a très bien sa place dans ma bibliothèque. J'aurai désormais à portée de mains de magnifiques poèmes que je pourrai relire à loisir. Cette envie de le lire est venue juste après ma lecture de The End of Innocence d'Allegra JORDAN. J'ai trouvé une certaine complémentarité, le héros de ce roman, Wils était un poète. J'avais cette envie de continuer un peu la magie qu'évoque un poème et ce recueil a bien rempli sa part. 

La preuve en image que j'ai du mal à faire des choix (et encore là, j'en avais enlevé !)


COMPILÉ PAR : Gaby MORGAN
ÉDITION : Pac MacMillan (2014)
PAGES : 208
LANGUE : Anglais (pas encore traduit)
LIEUX :  /
PERSONNAGE(S) : /
THÈMES : Première Guerre Mondiale | Poèmes | Quotidien

6.11.15

The End of Innocence


Résumé de l'édition

It is the twilight of innocence: America 1914. As Europe goes to war, Helen, a Boston bluestocking, begins her studies at Harvard-Radcliffe. Riley, a carefree British playboy more interested in chasing women than studying, sets his sights on her. He is surprised to find his adversary in love is not Helen’s protective brother, but Riley’s own cousin, Wils Brandl. As the roar of war begins to penetrate the quiet walls of Harvard, Wils, a brooding poet and German noble, must return to Europe and face a war for which he is not prepared. Set in Boston and Flanders Fields, Harvard 1914 explores love, war, and a new social imagination.

En français ?

Traduction personnelle

C'est au crépuscule de l'innocence : l'Amérique de l'année 1914. Alors que l'Europe est en guerre, Helen, un bas-bleu (qui a une prétention littéraire) de Boston, débute ses études à l'Université d'Harvard-Radcliffe. Riley, un playboy anglais insouciant plus intéressé par chasser les femmes qu'étudier, fixe son dévolu sur elle. Il est surpris de trouver que son concurrent n'est pas le frère protecteur d'Helen, mais son propre cousin, Wils Brandl. Alors que le grondement de la guerre commence à pénétrer les murs tranquilles d'Harvard, Wils, poète et noble Allemand, doit retourner en Europe et faire face à une guerre pour lequel, il n'est pas préparé. Se déroulant à Boston et dans les champs de Flandres, l'Harvard 1914 explore l'amour, la guerre et un nouvel imaginaire social.


Mon avis                     http://unevaliserempliehistoires.blogspot.fr/search/label/Les%20Irreguliers%20de%20Baker%20Street  

Les yeux tournés vers l'Europe, on entendrait presque au loin, le bruit sourd du canon. Le canon qui détruit des villes, vies et des familles. L'Europe est devenue le terrain d'une guerre meurtrière.

The End of Innocence prend racine à l'université d'Harvard, où tous les sujets de conversation se tournent vers cette guerre que l'on pense encore courte. Plus particulièrement aux cours de poésies, où Helen, notre héroïne assiste. J'avais en tête les cours du professeur Keating dans Le Cercle des Poètes Disparus. Les étudiants se livrent, disent ce qu'ils pensent.
Helen n'est pas un personnage qui entre dans la caricature de la femme qui cherche à s'émanciper à toux prix, il y a plus de nuances. Helen vit dans l'ombre de sa mère qui fait parler d'elle pour ses frasques. Elle se sent rejeter. Elle aspire à devenir indépendante mais pas à n'importe quel prix. Lors d'une soirée, elle fait la rencontre de Riley, un anglais, étudiant à Harvard. Celui-ci, va tout faire pour la conquérir et va même demander à son cousin, étudiant lui aussi à Harvard de l'aider. Il s'agit de Wils, un allemand. Étudiant en poésie, il se liera d'amitié avec Helen pendant les cours.
Avec cette configuration, le triangle amoureux semble inévitable entre Helen et les deux cousins. Tous les deux sont attirés par cette jeune femme. Ceci dit, à ma grande surprise, ce n'est pas tout à fait le cas puisque l'héroïne va se décider assez rapidement - vers la moitié. Je dois vous avouer que j'ai été heureuse sur ce point parce que les triangles amoureux ne sont pas trop « my cup of tea »

Dans ce roman, ce qui est percutant est le climat proche de la paranoïa qui s'empare des États-Unis. Les étudiants étrangers commencent progressivement à partir vers leur Patrie. Wilhem Brandl qui est allemand, sent le poids d'être l'étranger qui n'est plus accepté dans ce Pays qui lui a ouvert les portes quelques années auparavant. Son cousin, Riley, anglais, est certes l'étranger mais il est du bon côté.
Allegra Jordan met bien avant que le statut d'étranger ne s'applique pas de la même façon dans ce contexte. Celui que l'on pourrait trouver qu'il a des mœurs légères pour l'Amérique puritaine est dans la catégorie des gentils alors qu'au contraire celui qui rentre plus dans "le moule" est en raison de sa nationalité directement rangé du côté des indésirables voir même des espions.
On se sent captiver par cette ambiance, on n'a même peur pour Wils à certains moments. C'est une partie de l'intrigue qui m'a bien plu.

De plus, on sait que les cousins sont proches mais qu'ils ne sont pas de la même nationalité. S'ils décident de retrouver leur Pays, ils seront nécessairement ennemis. On est dans l'attente, jusqu'au moment où l'on sait que tous les deux sont au front.
Cette partie était à redouter et Allegra JORDAN sait rendre l'atmosphère lourde. On partage tantôt le point de vue de Riley, tantôt celui de Wils. La crainte qu'ils s'entretuent ne nous quitte plus....On se rappelle alors avec nostalgie que quelques mois plus tôt, l'un n'hésitait pas à aider l'autre...
L'immersion dans les tranchées allemandes ou anglaises était intéressante. L'auteure se sert d'anecdotes historiques avérées. On arrive aisément à s'imaginer les lieux. 
Helen restait aux États-Unis continue de prendre des nouvelles des deux cousins. Elle en aime un mais n'oublie pas l'autre pour autant.

Même si ce roman semble surtout se centrer sur les deux cousins, on ne peut qu'aimer le combat que va livrer cette dernière après la guerre dans les années 30.
C'est la dernière partie de ce roman qui est une belle conclusion car même si ce roman peut paraître court, cette dernière partie peut être interpréter comme un vibrant hommage non pas aux personnages nécessairement (encore une fois, je ne vous dis rien) mais à ceux qui ont réellement quitté les bancs de l'Université en 1914 pour aller se battre. Dans cette partie, le titre de ce roman a pris tout son sens car rétrospectivement pour notre héroïne ou comme pour les contemporains de cette époque, l'année 1914, c'était l'année qui marquait la fin de l'innocence, de la douce insouciance. C'est aussi ici, que l'auteure nous dévoile la raison même de ce roman.

Pour un premier roman, The End of Innocence est un très bon roman. Un peu court pour développer certaines parties mais la raison pour laquelle ce roman a été écrit est vraiment belle, touchante et m'a fait verser quelques larmes. Une bonne raison de vouloir le découvrir.

                                          DE : Allegra JORDAN
EDITION : Sourcebooks Landmark (2015)
PAGES : 320
LANGUE : Anglais (pas encore traduit)
LIEUX :  Ypres(BELGIQUE)| Cambridge, Concord, Lexington, Boston (ÉTATS-UNIS)
PERSONNAGE(S) : Wilhelm von Lützow Brandl (Wils), Helen Brooks, Rhyland Spencer (Riley)
THEMES : Première Guerre Mondiale | Université | Poètes