EDITION : Pocket PAGES : 352 LANGUE : Français LIEUX : Brownsburg, Lexington (ÉTATS-UNIS) PERSONNAGE(S) : Charlie Beale, Sam - Will et Alma Haislett, Sylvan Glass... THEMES : Tragédie | Romance | Après Seconde Guerre Mondiale |
RÉSUMÉ DE L’ÉDITION
Brownsburg, Virginie, 1948. |
MON AVIS
Un mystère plane autour de Charlie Beale. Qui est cet homme qui va se faire aimer de tous, dans une ville où le pêché n'a pas sa place, où la vie est réglée comme du papier à musique ? À la description de cette ville, j'ai eu l'impression de faire la visite d'une ville témoin américaine où tout est trop beau pour exister.
Le narrateur de cette histoire est un homme de plus de 60 ans qui a connu cet homme. Il s'agit de Sam Haislett, le fils de Will, le boucher qui engagera notre héros. Il racontera comment alors qu'il n'a pas encore 6 ans, cet homme va entrer dans sa communauté et balayer toutes les conventions. Malgré le fait qu'il soit le narrateur, Robert GOOLRICK ne le fera pas employer la première personne mais utilisera la troisième personne du singulier. Cet emploi stylistique curieux, accentue le côté mystérieux. Il y a un retrait du narrateur. Ce sont des souvenirs d'un enfant que le lecteur découvre, l'accent sera mis sur des événements, des détails que seul un enfant pourrait remarquer.
Charlie Beale, héros aimé et aimant est le malheureux acteur d'une tragédie contemporaine. Le personnage de GOOLRICK a toujours avec lui ou à proximité une mallette contenant de l'argent, un set de couteaux. Son personnage adore dormir sous la belle étoile, s'achète des parcelles de terres, connaît peu son frère, était en Europe durant la Seconde Guerre Mondiale mais pourtant, on ne sait rien de lui.
Pourquoi a-t-il avec lui cette valise ? Comment a-t-il fait pour avoir autant d'argent ? A-t-il déjà été marié ? Pourquoi, il ne parle pas de sa famille ? À toutes ces questions, le lecteur ne trouvera aucune réponse !
Ce n'est pas au fond, ce que cherche à faire découvrir l'auteur et ce n'est pas ce que recherche le lecteur. Au départ, je pensais que l'on aurait toutes les réponses, qu'il y aurait au moins une explication et puis je me suis rendue compte à la toute fin, que le fait d'en avoir eu aucune n'a rien changé à l'appréciation que j'ai eu de l'histoire. C'était assez paradoxale !
L'auteur met l'accent sur l'instant T et le passé reste obscure. Il veut que l'on garde à l'esprit, cette idée de confinement, cette atmosphère pesante. J'ai eu cette impression que vous avez déjà du avoir. Celle de poser inlassablement une question en espérant une réponse et puis quand votre interlocuteur, vous demande « Vous pouvez répéter ? », vous lui dîtes « Non, non, rien ».
Le personnage principal arrivera dans cette petite ville pour pouvoir s'installer car il est fatigué de cette vie (Pourquoi ?). Il recherchera un travail et c'est par ce biais, qu'il s'intégrera.
C'est la famille Haislett, qui le prendra sous son aile, qui va l'aider à s'intégrer. Ce lien avec cette famille bien que sincère, m'a de suite laissée perplexe. J'ai eu cette sensation que tout est factice ! Ils sont un soutien pour cet étranger à cette communauté. Remplient de bienveillance, ils lui font une confiance aveugle.
En revanche, j'ai été émue par la relation entre Charlie et Sam. Un rapport père/fils entre lui et Sam se tisse. Avec beaucoup d'admiration, ce jeune garçon, le voit comme un héros. Ce gosse pourrait mentir pour lui et n'hésitera pas à le faire, lorsque Charlie fera la connaissance de Sylvan. Pire que tout, le jeune Sam sera en quelque sorte la couverture et l'alibi de cette liaison.
Charlie et Sylvan vivent une parenthèse enchanteresse et c'est du point de vue du jeune garçon qui ne connait rien aux relations charnelles que l'on découvre cette liaison. L'équilibre n'est pas parfait dans ce « couple », Charlie semble plus engagé alors que Sylvan est plus dans le côté charnel. J'ai eu l'impression qu'elle l'aimait mais pas autant que Charlie. Elle aimait plus l'idée que représentait l'adultère que la personne avec qui elle le commettait.
Le personnage de Sylvan est attendrissant, d'une certaine manière. Jeune mais mariée à un homme qui l'a quasiment acheté, elle vit dans la bulle qu'elle s'est créée comme une star hollywoodienne qu'elle espère ressembler. Elle adore aller au cinéma pour ensuite calquer les mimiques des actrices qu'elle a observé ou demandé à son "amie" de lui reproduire certaines robes. Elle n'a qu'une seule amie et encore cette amitié est étrange. En effet, elle se lit d'amitié avec Claudie, une métisse exclue par la communauté noire de la ville et de la communauté blanche. Amitié étrange, car du point de vue de Claudie, il ne s'agit pas d'une amitié mais plutôt d'une entende cordiale alors que pour Sylvan, Claudie est une confidente !
Ce personnage est tellement singulier que c'est sa naïveté et son enfance coupée du monde qui la pousseront à prendre des décisions regrettables pour elle et Charlie.
Mais comme, on n'est pas dans un conte utopique. L'auteur au moment où l'on s'attend le moins fait basculer ce côté idyllique.
Cela commence avec le procès et les conséquences qu'un tel procès peut avoir sur la vie sociale d'un individu. Ici, la présomption d'innocence n'a pas sa place et malgré, l'issue du procès, l'Homme est condamné non pour ce qu'on lui reproche mais parce qu'il a pêché. Ce n'est pas la justice qui va s'en charger mais les habitants.
Ce renversement de situation m'a surpris. Toute cette partie est prenante. Les mots employés, la manière de l'amener par l'auteur est très juste. Il y a presque un côté poétique (qui est présent depuis le début).
Le lecteur est saisie par la détresse du héros, on espère un dénouement heureux, on lui souhaite même et pourtant, quelle surprise ! Quelle fin ! Je me suis prise littéralement une claque comme abasourdie, j'ai cherché en vain des indices et je n'ai rien trouvé – du moins pas de prime abord et puis, en analysant, bien, c'était logique, tout le laisse penser : le comportement, le caractère du personnage...
C'est une tragédie contemporaine que nous livre Robert GOOLRICK. Tel un vagabond, le lecteur a fait un petit détour par cette ville et repartira, déconcerté, dérouté.
Le narrateur de cette histoire est un homme de plus de 60 ans qui a connu cet homme. Il s'agit de Sam Haislett, le fils de Will, le boucher qui engagera notre héros. Il racontera comment alors qu'il n'a pas encore 6 ans, cet homme va entrer dans sa communauté et balayer toutes les conventions. Malgré le fait qu'il soit le narrateur, Robert GOOLRICK ne le fera pas employer la première personne mais utilisera la troisième personne du singulier. Cet emploi stylistique curieux, accentue le côté mystérieux. Il y a un retrait du narrateur. Ce sont des souvenirs d'un enfant que le lecteur découvre, l'accent sera mis sur des événements, des détails que seul un enfant pourrait remarquer.
Charlie Beale, héros aimé et aimant est le malheureux acteur d'une tragédie contemporaine. Le personnage de GOOLRICK a toujours avec lui ou à proximité une mallette contenant de l'argent, un set de couteaux. Son personnage adore dormir sous la belle étoile, s'achète des parcelles de terres, connaît peu son frère, était en Europe durant la Seconde Guerre Mondiale mais pourtant, on ne sait rien de lui.
Pourquoi a-t-il avec lui cette valise ? Comment a-t-il fait pour avoir autant d'argent ? A-t-il déjà été marié ? Pourquoi, il ne parle pas de sa famille ? À toutes ces questions, le lecteur ne trouvera aucune réponse !
Ce n'est pas au fond, ce que cherche à faire découvrir l'auteur et ce n'est pas ce que recherche le lecteur. Au départ, je pensais que l'on aurait toutes les réponses, qu'il y aurait au moins une explication et puis je me suis rendue compte à la toute fin, que le fait d'en avoir eu aucune n'a rien changé à l'appréciation que j'ai eu de l'histoire. C'était assez paradoxale !
L'auteur met l'accent sur l'instant T et le passé reste obscure. Il veut que l'on garde à l'esprit, cette idée de confinement, cette atmosphère pesante. J'ai eu cette impression que vous avez déjà du avoir. Celle de poser inlassablement une question en espérant une réponse et puis quand votre interlocuteur, vous demande « Vous pouvez répéter ? », vous lui dîtes « Non, non, rien ».
Le personnage principal arrivera dans cette petite ville pour pouvoir s'installer car il est fatigué de cette vie (Pourquoi ?). Il recherchera un travail et c'est par ce biais, qu'il s'intégrera.
C'est la famille Haislett, qui le prendra sous son aile, qui va l'aider à s'intégrer. Ce lien avec cette famille bien que sincère, m'a de suite laissée perplexe. J'ai eu cette sensation que tout est factice ! Ils sont un soutien pour cet étranger à cette communauté. Remplient de bienveillance, ils lui font une confiance aveugle.
En revanche, j'ai été émue par la relation entre Charlie et Sam. Un rapport père/fils entre lui et Sam se tisse. Avec beaucoup d'admiration, ce jeune garçon, le voit comme un héros. Ce gosse pourrait mentir pour lui et n'hésitera pas à le faire, lorsque Charlie fera la connaissance de Sylvan. Pire que tout, le jeune Sam sera en quelque sorte la couverture et l'alibi de cette liaison.
Charlie et Sylvan vivent une parenthèse enchanteresse et c'est du point de vue du jeune garçon qui ne connait rien aux relations charnelles que l'on découvre cette liaison. L'équilibre n'est pas parfait dans ce « couple », Charlie semble plus engagé alors que Sylvan est plus dans le côté charnel. J'ai eu l'impression qu'elle l'aimait mais pas autant que Charlie. Elle aimait plus l'idée que représentait l'adultère que la personne avec qui elle le commettait.
Le personnage de Sylvan est attendrissant, d'une certaine manière. Jeune mais mariée à un homme qui l'a quasiment acheté, elle vit dans la bulle qu'elle s'est créée comme une star hollywoodienne qu'elle espère ressembler. Elle adore aller au cinéma pour ensuite calquer les mimiques des actrices qu'elle a observé ou demandé à son "amie" de lui reproduire certaines robes. Elle n'a qu'une seule amie et encore cette amitié est étrange. En effet, elle se lit d'amitié avec Claudie, une métisse exclue par la communauté noire de la ville et de la communauté blanche. Amitié étrange, car du point de vue de Claudie, il ne s'agit pas d'une amitié mais plutôt d'une entende cordiale alors que pour Sylvan, Claudie est une confidente !
Ce personnage est tellement singulier que c'est sa naïveté et son enfance coupée du monde qui la pousseront à prendre des décisions regrettables pour elle et Charlie.
Mais comme, on n'est pas dans un conte utopique. L'auteur au moment où l'on s'attend le moins fait basculer ce côté idyllique.
Cela commence avec le procès et les conséquences qu'un tel procès peut avoir sur la vie sociale d'un individu. Ici, la présomption d'innocence n'a pas sa place et malgré, l'issue du procès, l'Homme est condamné non pour ce qu'on lui reproche mais parce qu'il a pêché. Ce n'est pas la justice qui va s'en charger mais les habitants.
Ce renversement de situation m'a surpris. Toute cette partie est prenante. Les mots employés, la manière de l'amener par l'auteur est très juste. Il y a presque un côté poétique (qui est présent depuis le début).
Le lecteur est saisie par la détresse du héros, on espère un dénouement heureux, on lui souhaite même et pourtant, quelle surprise ! Quelle fin ! Je me suis prise littéralement une claque comme abasourdie, j'ai cherché en vain des indices et je n'ai rien trouvé – du moins pas de prime abord et puis, en analysant, bien, c'était logique, tout le laisse penser : le comportement, le caractère du personnage...
C'est une tragédie contemporaine que nous livre Robert GOOLRICK. Tel un vagabond, le lecteur a fait un petit détour par cette ville et repartira, déconcerté, dérouté.
© Melleaurel
Ça a l'air passionnant! En plus j'ai envie de connaitre la fin maintenant. Je vais encore devoir l'ajouter à ma wishlist!
RépondreSupprimerAh ah, oui et quelle fin !
SupprimerJe l'ai lu il y un petit moment et j'avoue ne pas en avoir de grands souvenirs, à part un reste d'une sensation d'un livre que j'avais apprécié n'allant pas non plus jusqu'au coup de coeur !
RépondreSupprimerPS : La photo est superbe, surtout que c'est une de mes couvertures de livres préférés !
Merci ! Oui, pour moi aussi ce n'était pas un coup de coeur mais j'ai été emportée par GOOLRICK !
SupprimerCe que tu dis sur le dénouement m'intrigue énormément!! J'aime bien les fins différentes de ce qu'on peut lire d'habitude!
RépondreSupprimerC'était le but ! ;)
SupprimerOhhh je suis très intriguée par la fin du coup!! Je ne connaissais pas :)
RépondreSupprimerTu peux l'être ! ;)
SupprimerLe roman a l'air intéressant et différent. Je suis assez curieuse de savoir ce qui change leur vie, de voir l'évolution de cet endroit. Merci de la découverte !
RépondreSupprimerOui, c'est surtout le retournement de situation qui est bien amené !
SupprimerJ'aime beaucoup cet auteur et je te conseille La Chute des Princes :) !!
RépondreSupprimerMerci pour le conseil Léa, je note ! ;)
SupprimerJe note ce livre, il a l'air intéressant !
RépondreSupprimerTu as bien raison ! ;)
SupprimerBizarrement même si l'histoire peut me plaire, ce roman ne me tente pas du tout !
RépondreSupprimerOh c'est bien dommage ! Je suis sûre que tu aimerais...
SupprimerUne superbe chronique et un roman que je ne connaissais pas mais qui me tente beaucoup maintenant... Tu vas finir par faire exploser ma wish list ;) en plus, c'est du français donc pas d'excuses ;)
RépondreSupprimerBonne prochaine lecture :)
Bisous :)
Oui, aucune excuses ! ;) Merci
SupprimerBisous
Hou Hou, Une super chronique pour un super auteur, c'est vendu. Merci pour ton avis. @bientôt, Grybouille.
RépondreSupprimerOui, Léa m'a même conseillé un autre de cet auteur ! ;) Une très bonne découverte ! ;) Merci !
SupprimerOuhlala, ça donne envie :) le résumé et ton avis me donnent plus qu'envie de me jeter dessus! Je note, en espérant le trouver bientôt :3 des bisous!
RépondreSupprimerOh, oui je pense que tu le trouveras, il a été réédité en quantité limitée ;)
SupprimerIl est dans ma PAL et j'avoue que ton avis me donne bien envie de l'en sortir! :)
RépondreSupprimerJ'espère bien ! ^^ Bonne prochaine lecture alors :P
SupprimerJ'avais noté ce titre, je ne sais plus pourquoi... A la lecture du début de ta critique, je disais que j'allais passer mon tour... Mais à la lecture de la fin de ta critique, je me dis que je vais le lire !! :-P
RépondreSupprimerIl se lit rapidement et il vaut franchement le détour ! ;)
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