EDITION : Folio classique PAGES : 336 LANGUE : Français LIEUX : Moscou, Campagne (RUSSIE) PERSONNAGE(S) : Eugène Onéguine, Vladimir Lenski, Olga & Tatania Larine THEMES : Romance | Poème | Russie |
RÉSUMÉ DE L’ÉDITION
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MON AVIS
Eugène Onéguine ou une œuvre russe magistralement orchestrée par Alexandre Pouchkine. Il aura suffit de quelques mots pour me laisser porter par les vers de l'auteur car c'est la particularité de ce roman, l'ensemble du texte est écrit en vers !
Comme une douce mélodie, j'ai été conquise par ce poème si singulier, particulier. Assez perplexe au départ, peut être la peur de ne pas comprendre. Ces craintes ont été vite balayées.
Ce que je considérais comme un défaut c'est-à-dire vivre l'histoire en accélérée en raison des contraintes qu'un tel style peut amener, ne l'a pas été.
Dans une telle composition, on ne peut pas s'attendre à avoir les avantages du poème qui s'entendent par des mots précis, une mélodie et des émotions ; et les avantages d'un roman : de longues descriptions, une mise en place du contexte...Et pourtant, je dois l'avouer l'auteur y est bien arrivé, et ce pari osé a été très bien mené. Dans "ce roman en vers" comme il l'appelait, des dialogues s'y insèrent, le lecteur a assez d'éléments pour s'imaginer les lieux, le contexte et même les personnages. Tous les mots ont leur importance, le superflu n'a pas sa place.
Une fois passée le cap de l'adaptation, j'ai savouré cette lecture et été emportée par la prose de Pouchkine.
Consigné sur près de 10 ans, ce n'est pas son unique cadeau que nous livre Pouchkine mais son travail le plus considérable. Eugène Onéguine a été écrit totalement en Russe, ce qui était rare à l'époque dans la mesure où le français était la langue la plus parlée et écrit en Russie (je m'entends dans la Haute société).
Un tel travail se ressent dans le choix des mots et même dans le découpage des strophes ! Rythmée comme une œuvre musicale, la fin de chaque chapitre d'Eugène Onéguine permet de découper l'intrigue.
Je n'imagine pas le supplice pour les lecteurs de l'époque qui devaient attendre au minimum une année pour connaître la suite !
Pouchkine a voulu à travers cette œuvre, faire plaisir aux lecteurs mais aussi, déclarer son amour pour la poésie. Passion qui fait partager avec brio. Quand, je vous dis que je suis conquise !
Comble de l'histoire, comme si le procédé n'était pas déjà assez périlleux, l'auteur en profite pour s'insérer comme personnage et narrateur de l'histoire !
À l'époque, la critique disait qu'il était en quelque sorte « dans les coulisses, un spectateur et un acteur de son histoire ». Ces interventions sont des petites parenthèses dans ce drame.
Le lecteur comme interlocuteur privilégié de l'auteur, partage avec lui, ses avis, ses confessions d'une jeunesse qu'il revit à travers les yeux de son personnage principal. Une certaine nostalgie y transparaît et ceci est d'autant plus flagrante dans la strophe 40 (page 94-95) lorsqu'il dit « Peut-être (espérance flatteuse) ; Un ignorant dans l'avenir ; Montrant mon illustre effigie ; Dira : C'était un vrai poète ! ».
Son personnage Eugène est une caricature d'un jeune égoïste mais réaliste qui préfère batifoler et briser des cœurs que de s'engager véritablement. L'auteur disait lui même de son roman « Les tourments secrets du méchant ». Il fait un véritable procès moral à son personnage. On est prévenu, Eugène n'est pas le grand romantique de l'histoire. Abusé par sa vanité, il est prêt à tout même à sacrifier une amitié.
Il faut regarder du côté de Tatania, une jeune fille qui aura le coup de foudre pour cet homme. Elle n'hésitera pas à lui ouvrir son cœur.
Pouchkine relate ici, avec brio les lamentations d'une femme qui se sent repoussée – il y a une scène de bal que j'ai trouvé remarquable et qui m'a suscité un petit pincement au cœur (je n'en dis pas plus) ; le quotidien d'un orphelin à la fortune considérable, les regrets de cet homme. Le lecteur sera amené à éprouver une palette de sentiments contradictoires, oscillant entre la joie, la tristesse, l'inquiétude et l'incompréhension.
Le lecteur est même poussé à espérer une fin heureuse mais cette fin, il ne l'aura pas car voilà, Pouchkine laisse une fin ouverte. L'histoire se finit par un cliffhanger comme on dirait aujourd'hui. On peut tout imaginer, plusieurs scénarios sont possibles. Il a apposé le mot « FIN » mais pourtant, des historiens montreront qu'il avait préparé quelques chapitres. Malheureusement nous ne serons jamais s'il une suite avait été envisagée et ni même ses contemporains puisque quelques années après la parution du dernier chapitre, Pouchkine est mortellement blessé dans un duel.
Un mythe s'élève autour de cette œuvre et de son poète, comme LERMONTOV, il fait partie du panthéon de mes auteurs russes préférés !
Mention particulière pour la traduction que j'ai trouvé remarquable. Le traducteur Jean-Louis BACKES comme le dit sa préface, a respecté la structure des vers de Pouchkine et de ce fait, a permis à nous cher lecteur de rester le plus proche possible de l’œuvre originale ! J'ai pu lire plusieurs traductions qui circulent sur la toile et celle que j'ai eu entre les mains est de loin la meilleure ou du moins, celle que j'ai préféré.
Comme une douce mélodie, j'ai été conquise par ce poème si singulier, particulier. Assez perplexe au départ, peut être la peur de ne pas comprendre. Ces craintes ont été vite balayées.
Ce que je considérais comme un défaut c'est-à-dire vivre l'histoire en accélérée en raison des contraintes qu'un tel style peut amener, ne l'a pas été.
Dans une telle composition, on ne peut pas s'attendre à avoir les avantages du poème qui s'entendent par des mots précis, une mélodie et des émotions ; et les avantages d'un roman : de longues descriptions, une mise en place du contexte...Et pourtant, je dois l'avouer l'auteur y est bien arrivé, et ce pari osé a été très bien mené. Dans "ce roman en vers" comme il l'appelait, des dialogues s'y insèrent, le lecteur a assez d'éléments pour s'imaginer les lieux, le contexte et même les personnages. Tous les mots ont leur importance, le superflu n'a pas sa place.
Une fois passée le cap de l'adaptation, j'ai savouré cette lecture et été emportée par la prose de Pouchkine.
Consigné sur près de 10 ans, ce n'est pas son unique cadeau que nous livre Pouchkine mais son travail le plus considérable. Eugène Onéguine a été écrit totalement en Russe, ce qui était rare à l'époque dans la mesure où le français était la langue la plus parlée et écrit en Russie (je m'entends dans la Haute société).
Un tel travail se ressent dans le choix des mots et même dans le découpage des strophes ! Rythmée comme une œuvre musicale, la fin de chaque chapitre d'Eugène Onéguine permet de découper l'intrigue.
Je n'imagine pas le supplice pour les lecteurs de l'époque qui devaient attendre au minimum une année pour connaître la suite !
Pouchkine a voulu à travers cette œuvre, faire plaisir aux lecteurs mais aussi, déclarer son amour pour la poésie. Passion qui fait partager avec brio. Quand, je vous dis que je suis conquise !
Comble de l'histoire, comme si le procédé n'était pas déjà assez périlleux, l'auteur en profite pour s'insérer comme personnage et narrateur de l'histoire !
À l'époque, la critique disait qu'il était en quelque sorte « dans les coulisses, un spectateur et un acteur de son histoire ». Ces interventions sont des petites parenthèses dans ce drame.
Le lecteur comme interlocuteur privilégié de l'auteur, partage avec lui, ses avis, ses confessions d'une jeunesse qu'il revit à travers les yeux de son personnage principal. Une certaine nostalgie y transparaît et ceci est d'autant plus flagrante dans la strophe 40 (page 94-95) lorsqu'il dit « Peut-être (espérance flatteuse) ; Un ignorant dans l'avenir ; Montrant mon illustre effigie ; Dira : C'était un vrai poète ! ».
Eugène & Tatania d'Elena Samokich-Soudkovskaïa | Illustration pour Eugène Onéguine de Lidia Timoshenko.
Son personnage Eugène est une caricature d'un jeune égoïste mais réaliste qui préfère batifoler et briser des cœurs que de s'engager véritablement. L'auteur disait lui même de son roman « Les tourments secrets du méchant ». Il fait un véritable procès moral à son personnage. On est prévenu, Eugène n'est pas le grand romantique de l'histoire. Abusé par sa vanité, il est prêt à tout même à sacrifier une amitié.
Il faut regarder du côté de Tatania, une jeune fille qui aura le coup de foudre pour cet homme. Elle n'hésitera pas à lui ouvrir son cœur.
Pouchkine relate ici, avec brio les lamentations d'une femme qui se sent repoussée – il y a une scène de bal que j'ai trouvé remarquable et qui m'a suscité un petit pincement au cœur (je n'en dis pas plus) ; le quotidien d'un orphelin à la fortune considérable, les regrets de cet homme. Le lecteur sera amené à éprouver une palette de sentiments contradictoires, oscillant entre la joie, la tristesse, l'inquiétude et l'incompréhension.
Le lecteur est même poussé à espérer une fin heureuse mais cette fin, il ne l'aura pas car voilà, Pouchkine laisse une fin ouverte. L'histoire se finit par un cliffhanger comme on dirait aujourd'hui. On peut tout imaginer, plusieurs scénarios sont possibles. Il a apposé le mot « FIN » mais pourtant, des historiens montreront qu'il avait préparé quelques chapitres. Malheureusement nous ne serons jamais s'il une suite avait été envisagée et ni même ses contemporains puisque quelques années après la parution du dernier chapitre, Pouchkine est mortellement blessé dans un duel.
Un mythe s'élève autour de cette œuvre et de son poète, comme LERMONTOV, il fait partie du panthéon de mes auteurs russes préférés !
Mention particulière pour la traduction que j'ai trouvé remarquable. Le traducteur Jean-Louis BACKES comme le dit sa préface, a respecté la structure des vers de Pouchkine et de ce fait, a permis à nous cher lecteur de rester le plus proche possible de l’œuvre originale ! J'ai pu lire plusieurs traductions qui circulent sur la toile et celle que j'ai eu entre les mains est de loin la meilleure ou du moins, celle que j'ai préféré.
© Melleaurel
Oula la, je ne sais pas si j'arriverais à accrocher à une histoire écrite intégralement en vers... Chaque poème que j'ai lu m'a ennuyé... En tout cas c'est très bien écrit!!
RépondreSupprimerMerci ! Oh c'est bien dommage car celui-ci est un compromis entre le poème et le roman ;)
SupprimerJ'ai jamais lu Eugène Onéguine mais j'ai lu beaucoup de ses nouvelles et un roman. J'ai visité son appartement à St-Petersbourg, et j'ai un peu honte de l'avouer, mais à la fin j'ai versé une petite larmichette.
RépondreSupprimerDu coup avec ton avis plus que positif va falloir que j'ajoute ce livre à ma PAL!
Oh la chance ! ;) Je veux bien te croire, il y a des lieux comme ça ;) Moi la dernière fois, c'était à NY quand j'ai revu (de loin cette fois-ci) la Statue de la liberté ;) J'ai pris conscience que j'étais dans une ville que j'adorais et que dans un sens, j'ai enfin compris ce que ressentaient les immigrés au début du XXème ! ;)
SupprimerJ'aime beaucoup lire les auteurs classique, je ne connais pas encore Pouchkine mais ce titre me tente plutôt pas mal ! Merci pour cette découverte :-)
RépondreSupprimerDe rien ! Il n'y a pas de raison que tu ne puisses pas aimer Pouchkine alors ;)
SupprimerUne chronique très intéressante et intrigante mais je ne pense pas que celui-ci soit fait pour moi. Peut-être que je changerai d'avis plus tard mais pour l'instant je sais que je passerai à côté alors... mais un jour peut-être :)
RépondreSupprimerBonne prochaine lecture :)
Bisous :)
C'est bien dommage mais je peux comprendre ! ;)
SupprimerJ'ai généralement des difficultés à accrocher avec les romans russes, guerre et paux n'est pas une grande réussite pour le moment lol ! Donc je ne sais pas si celui-ci me plairait.
RépondreSupprimerAh bon !? Dommage pour Guerre & Paix ! Pour Eugène Onéguine, il est assez court donc, il n'y a pas de longueurs ! ;)
SupprimerCa a l'air intéressant de découvrir un roman écrit d'une façon différente. Je ne suis pas trop poèmes mais le tout reste assez intrigant je dois dire. Peut etre un jour mais je ne suis pas sure.
RépondreSupprimerOui, c'est un style qui peut effrayer mais avec celui-ci, pas de risque ! ;)
SupprimerComme j'adore Dostoievski, je voulais lire de nouveaux classiques russes et j'ai Eugène Onéguine dans ma bibliothèque ! Ton beau billet me donne envie de l'en sortir ! Merci :)
RépondreSupprimerDe rien ! Il ne faut pas le laisser traîner alors ;)
SupprimerJ'ai toujours voulu lire cet auteur, j'aime la littérature russe en plus :) Une chronique très convaincante ^^
RépondreSupprimerJe l'apprécie aussi ! ;) Je suis heureuse de t'avoir convaincu ;)
SupprimerLa littérature russe me fait tout particulièrement peur. Ce sont généralement d'énormes pavés, pas toujours accessibles. J'avais pourtant adoré Anna Karénine. En attendant, ta chronique est plutôt convaincante et elle me ferait presque envisager de découvrir plus en avant ces auteurs.
RépondreSupprimerOui, il le faut ! Eugène Onéguine est très court donc tu ne prends aucun risque mais oui, c'est vrai pour les pavés surtout si c'est TOLSTOÏ ! ;)
SupprimerJe lis beaucoup de classiques, mais je n'ai encore jamais testé d'auteurs russes, ta chronique me fait penser qu'ils ne sont pas si inaccessible et terrifiant que ça.
RépondreSupprimerNon pas du tout ! Tu serais étonnée de découvrir que la plupart des auteurs russes du XIXème avaient un esprit très "francophone" ! ;)
SupprimerExcellent avis et très bonnes illustrations ! Cela me donne envie de me replonger dans la littérature russe.
RépondreSupprimerMerci à toi :)
(d'ailleurs, j'adore le nouveau look du site)
Merci ! ;) Il y a tellement d’œuvres majeures à découvrir ou redécouvrir...
SupprimerCe que tu dis de ce roman m'intrigue. Du coup, je le note !
RépondreSupprimerAh tu as bien raison ! ;)
SupprimerOh, tu as changé le design de ton blog ! C'est très jolie :)
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! :D
SupprimerCe livre ne m'attire pas assez malheureusement. Mais si je tombe dessus, j'y réfléchirai :)
RépondreSupprimerOh il ne faut pas partir avec des a priori car il est juste FANTASTIQUE ! ;)
SupprimerAh c'est particulier de lire une histoire écrite en vers, ça ne me tenterait pas du tout au premier abord, mais ta chronique donne vraiment envie!
RépondreSupprimerJe suis contente ! Au début, c'est déroutant mais ensuite, magique !
SupprimerHou Hou, quelle chronique ! La littérature Russe du 19éme siècle a ses Вентиляторы (aficionados), entre deux romans bien musclés pour le p'tit duc.
RépondreSupprimer@bientôt, Grybouille.
Une littérature moderne pour l'époque mais dramatique !
SupprimerUn roman qui me tente beaucoup ! Je pense le lire dans peu de temps.
RépondreSupprimerOui oui !! Tu vas l'adorer !
SupprimerWaouh, il a l'air excellent... J'ai envie de le lire tout de suite, maintenant ! Je l'ajoute tout de suite à ma wish-list et j'espère m'en souvenir la prochaine fois que j'irai en librairie. Ce roman a l'air magnifique, merci mille fois pour la découverte !
RépondreSupprimerDe rien ! Tu as bien raison ! Il l'est vraiment ! ;)
SupprimerCe titre me fait terriblement envie ^^. A chaque fois que j'essaye de l'emprunter à la médiathèque il y a toujours quelqu'un pour le faire avant moi ><. Je ne pensais pas qu'il pouvait avoir autant de succès!
RépondreSupprimerAh bon ?!? En même temps, il fait partie des classiques ! ;)
SupprimerJ'ai découvert Onéguine dans la même traduction que toi, et je suis heureuse de l'avoir lu ainsi. Les vers sont fluides, beaux, et laissent passer toutes les émotions, toutes les intentions de l'auteur.
RépondreSupprimerOnéguine est un de mes ouvrages favoris, à présent. Et je me dis qu'il faudrait que je lise les autres oeuvres de Pouchkine, un de ces jours. :)
Oui, il faudrait que j'en lise d'autres aussi ! Je suis tout à fait d'accord avec toi ! ;)
SupprimerJe suis curieuse de le lire! ^^
RépondreSupprimerSi tu es curieuse, il faut le lire ! ;)
SupprimerBel article! Tu as éveillé mon intérêt pour cette lecture!
RépondreSupprimerMe voilà ravie ! Une oeuvre magistrale ! ;)
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