DE : Marc DUGAIN EDITION : Pocket PAGES : 172 LANGUE : Français LIEUX : Paris, Nogen & Lanloup (FRANCE) PERSONNAGE(S) : Adrien Fournier, Penanster, Weil, Marguerite.. THEMES : Gueules cassées | Première Guerre Mondiale |
RÉSUMÉ DE L’ÉDITION
"La guerre de 14, je ne l'ai pas connue. Je veux dire, la tranchée boueuse, l'humidité qui traverse les os, les gros rats noirs au pelage d'hiver qui se faufilent entre les détritus informes, les odeurs mélangées de tabac gris et d'excréments mal enterrés, avec, pour couvrir le tout, un ciel métallique uniforme qui se déverse à intervalles réguliers comme si Dieu n'en finissait plus de s'acharner sur le simple soldat. C'est cette guerre-là que je n'ai pas connue." |
MON AVIS
Comment faire lorsque l'on se retrouve à l'hôpital sans avoir vu les Allemands ? Comment prévenir notre famille, lorsque l'on se retrouve défiguré à vie ? Ces questions sont celles que se posera Adrien, le narrateur de ce roman. Adrien sera une victime de la guerre, une gueule cassée pour certains, un monstre pour d'autres. Toujours est-il qu'il passera cinq années à l'hôpital accompagné d'autres « blessés », Weil et Penanster.
Au fil du récit, le lecteur sera amené à suivre les progrès de ces trois comparses. Leurs opérations, leurs doutes, leurs difficultés mais surtout leurs bonnes humeurs car lorsque vous lisez La chambre des officiers ne vous attendez pas à des personnages qui s’apitoient sur leur sort. J'ai aimé le choix pour Marc DUGAIN (l'auteur) de faire de ces trois personnages, des hommes qui malgré la fatalité ne renoncent pas à vivre.
Certes Adrien, Weil, Penanster devront vivre avec une nouvelle image, celle qu'ils perçoivent n'est plus celle qu'ils avaient connus mais se laisser morfondre et pour eux, la pire chose qui puisse leur arriver. J'ai aimé la positivité des personnages, au point que le lecteur oubliera qu'ils sont défigurés. L'auteur à travers ses personnages cherche à faire oublier la monotonie de cette chambre aseptisée mais aussi la gravité de la situation. En effet, certains passages m'ont fait sourire alors que le sujet traité ne prête pas forcément à ce genre de réaction.
Chaque personnage s'attache à quelqu'un ou quelque chose. Pour Adrien, la simple rencontre même courte avec Clémence est ce qui le fait tenir, pour Weil, c'est l'aviation et pour Penanster, c'est retrouver sa Bretagne natale mais aussi essayer d'aider les autres mutilés qui arrivent de toute la France.
Leur amitié aussi les unit et cette camaraderie ne s'arrêtera pas à cette chambre au Val-de-grâce. Même si celle-ci va se forger par une certaine nécessité, elle ira bien au delà : c'est une nouvelle famille qui voit le jour.
Marc DUGAIN n'oublie pas de parler des méthodes pour rééduquer ces nouveaux visages. J'ai appris parfois avec horreur comment les médecins essayaient de nouvelles techniques où la chance de réussite était dès le départ compromise. Les aspects rarement traités de la partie "soin des blessés" sont vraiment bien amenés mais surtout semblent très bien maitrisés. Alors que je n'ai aucune connaissance médicale précise, j'ai pu aborder ces "parties" sans difficulté.
Mais le petit plus de ce roman est la touche féminine qui permet de dénoncer aussi un pan méconnu de l'histoire : Les femmes gravement blessées lors du premier conflit mondial. Je savais que nombreuses femmes étaient volontaires pour être infirmières, ambulancières notamment, mais jamais je n'avais lu de récits où une femme était une gueule cassée. En l'occurrence, il s'agit du personnage de Marguerite qui est une femme très forte. On comprend que dans la société, le fait d'être une gueule cassée lui a brisé toute chance de s'intégrer socialement. Marc DUGAIN dénonce brillamment la place de la femme au début du XXème et le fait qu'à l'époque (malheureusement) dès lors que le physique était touché, celle-ci n'était plus « bonne à marier ».
J'ai été révoltée mais en même temps, il faut le reconnaitre que c'est tristement juste.
L'écriture aussi de Marc DUGAIN m'a conquise. C'est une écriture toute en retenue, d'une finesse incroyable. Les 172 pages défilent rapidement et la lecture est fluide.
J'ai découvert un auteur mais aussi un roman. Je ne pensais pas à la fin de cette lecture être aussi positive. Paradoxalement, je m'attendais à une histoire sombre et triste. Or, même si à certain moment, j'ai eu les larmes aux yeux, c'est surtout avec un sourire aux lèvres que j'ai terminé cette lecture.
Au fil du récit, le lecteur sera amené à suivre les progrès de ces trois comparses. Leurs opérations, leurs doutes, leurs difficultés mais surtout leurs bonnes humeurs car lorsque vous lisez La chambre des officiers ne vous attendez pas à des personnages qui s’apitoient sur leur sort. J'ai aimé le choix pour Marc DUGAIN (l'auteur) de faire de ces trois personnages, des hommes qui malgré la fatalité ne renoncent pas à vivre.
Certes Adrien, Weil, Penanster devront vivre avec une nouvelle image, celle qu'ils perçoivent n'est plus celle qu'ils avaient connus mais se laisser morfondre et pour eux, la pire chose qui puisse leur arriver. J'ai aimé la positivité des personnages, au point que le lecteur oubliera qu'ils sont défigurés. L'auteur à travers ses personnages cherche à faire oublier la monotonie de cette chambre aseptisée mais aussi la gravité de la situation. En effet, certains passages m'ont fait sourire alors que le sujet traité ne prête pas forcément à ce genre de réaction.
Chaque personnage s'attache à quelqu'un ou quelque chose. Pour Adrien, la simple rencontre même courte avec Clémence est ce qui le fait tenir, pour Weil, c'est l'aviation et pour Penanster, c'est retrouver sa Bretagne natale mais aussi essayer d'aider les autres mutilés qui arrivent de toute la France.
Leur amitié aussi les unit et cette camaraderie ne s'arrêtera pas à cette chambre au Val-de-grâce. Même si celle-ci va se forger par une certaine nécessité, elle ira bien au delà : c'est une nouvelle famille qui voit le jour.
Marc DUGAIN n'oublie pas de parler des méthodes pour rééduquer ces nouveaux visages. J'ai appris parfois avec horreur comment les médecins essayaient de nouvelles techniques où la chance de réussite était dès le départ compromise. Les aspects rarement traités de la partie "soin des blessés" sont vraiment bien amenés mais surtout semblent très bien maitrisés. Alors que je n'ai aucune connaissance médicale précise, j'ai pu aborder ces "parties" sans difficulté.
Mais le petit plus de ce roman est la touche féminine qui permet de dénoncer aussi un pan méconnu de l'histoire : Les femmes gravement blessées lors du premier conflit mondial. Je savais que nombreuses femmes étaient volontaires pour être infirmières, ambulancières notamment, mais jamais je n'avais lu de récits où une femme était une gueule cassée. En l'occurrence, il s'agit du personnage de Marguerite qui est une femme très forte. On comprend que dans la société, le fait d'être une gueule cassée lui a brisé toute chance de s'intégrer socialement. Marc DUGAIN dénonce brillamment la place de la femme au début du XXème et le fait qu'à l'époque (malheureusement) dès lors que le physique était touché, celle-ci n'était plus « bonne à marier ».
J'ai été révoltée mais en même temps, il faut le reconnaitre que c'est tristement juste.
L'écriture aussi de Marc DUGAIN m'a conquise. C'est une écriture toute en retenue, d'une finesse incroyable. Les 172 pages défilent rapidement et la lecture est fluide.
J'ai découvert un auteur mais aussi un roman. Je ne pensais pas à la fin de cette lecture être aussi positive. Paradoxalement, je m'attendais à une histoire sombre et triste. Or, même si à certain moment, j'ai eu les larmes aux yeux, c'est surtout avec un sourire aux lèvres que j'ai terminé cette lecture.
» Durant la guerre 14/18, il y a eu 6,5 millions de blessés. 300 000 étaient de grands défigurés. |
© Melleaurel
C'est vrai que c'est assez rare quand les femmes sont mis en avant pour cette condition. Le titre du roman me dit quelque chose mais je suis sure que je ne l'ai pas lu. Par contre ça semble etre une histoire vraiment poignante.
RépondreSupprimerElle est totalement POIGNANTE ;)
SupprimerJe l'ai lu il y a plusieurs années et je m'en souviens encore très bien (signe qu'il m'a marqué !). C'est un roman très fort mais qui ne tombe jamais dans le pathos. Je le recommande régulièrement du coup :) Contente de voir que tu as aimé toi aussi !
RépondreSupprimerOui, je te comprends, il doit faire partie des lectures incontournables ;)
SupprimerJ'ai lu ce roman lorsque j'étais au collège et je dois avouer que mes souvenirs sont trop floues pour te dire précisément ce que j'en ai pensé. Je sais juste qu'il ne m'avait pas laissé indifférente ^^. Ton avis me donne envie de le relire en tout cas ;).
RépondreSupprimerBonne relecture alors !
SupprimerVraiment une très belle chronique, très touchante et très tentante ;) Tu donnes envie de le lire alors je pense qu'il va rejoindre ma wish list :)
RépondreSupprimerBonne prochaine lecture :)
Bisous :)
Merci ! Oh tu as bien raison et je suis presque sûre que tu ne vas pas regretter ! ;)
SupprimerMoi qui ne pensait pas craquer mercredi pendant ma dernière séance shopping de Noël, et bien je crois que c'est raté.. Ce livre me tente beaucoup !!
RépondreSupprimerAhaha ! Tu ne regretteras pas cet achat ;)
SupprimerJe l'ai lu il y a quelques années, peu de temps après avoi visionné le film et j'en garde un excellent souvenir ! Je le conseille régulièrement à mes clients, et cette année je suis heureuse de voir qu'une prof l'a mit en prescription scolaire !
RépondreSupprimerUne histoire vraiment poignante que j'ai dévoré et que j'ai bien envie de relire grâce à toi :)
De rien ! Moi maintenant c'est le film que j'ai envie de voir ;)
SupprimerJ'ai très envie de le lire maintenant !!
RépondreSupprimerTu aimeras bien j'en suis presque sûre ;)
SupprimerTrès jolie chronique :) très tentante en tout cas :)
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! ;)
SupprimerCela fait longtemps que je souhaite lire un livre de Marc Dugain, d'autant que les films adaptés de ses romans que j'ai pu voir m'ont beaucoup plu.
RépondreSupprimerCe que tu dis de "La chambre de officiers" confirme mon envie !
Tu vas regarder le film ?
Oh oui ! J'espère juste qu'il sera aussi bien que le roman...le grand problème des adaptations ! ;)
SupprimerAh ! Il a l'air super ce livre ! Ton avis donne vraiment envie de le lire et me rend curieuse par rapport aux gueules cassées féminines ! Je n'y avais jamais pensé et je n'avais rien lu non plus sur ces jeunes femmes ! Merci pour la découverte !
RépondreSupprimerC'était une découverte ! Je vais me pencher plus sur le cas de ces gueules cassées féminines..Pour un historien, c'est un bon sujet (s'il n'a pas été traité...surement...)
SupprimerJe suis contente que tu aies aimé car j'adore cet auteur je te conseille Avenue des Géants ;)
RépondreSupprimerMerci pour le conseil, je note le titre ;)
SupprimerJ'avais beaucoup aimé Marc Dugain avec "Avenue des Géants". J'ajoute celui ci à ma WL :)
RépondreSupprimerTu verras, il est super !
SupprimerIl me tente beaucoup ! Ta chonique me donne envie de me plonger dedans !
RépondreSupprimerDe rien ! ;)
SupprimerHou Hou, Un très bon livre, une très belle chronique qui met en avant, entre autre, l'importance de l'image dans notre société faite d'apparences... En ces années du centenaire il faut lire sur cette tragédie pour ne pas oublier, "plus jamais çà" disaient les pancartes des mères de soldats ! Merci à toi. @bientôt, Grybouille.
RépondreSupprimerOui c'est vrai !
SupprimerJe n'avais jamais entendu parler des gueules cassés féminines, d'ailleurs les gueules cassés tout court ne sont pas souvent rappeler à la mémoire ( la phrase la plus française au monde !) ce livre m'a l'air vraiment bien et beau, rajouté à la WL ** Merci à toi de le faire découvrir **
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