Résumé de l'édition
Spring, 1914. The students at the Slade School of Art gather in Henry Tonks's studio for his life-drawing class. But for Paul Tarrant the class is troubling, underscoring his own uncertainty about making a mark on the world. When war breaks out and the army won't take Paul, he enlists in the Belgian Red Cross just as he and fellow student Elinor Brooke admit their feelings for one another. Amidst the devastation in Ypres, Paul comes to see the world anew - but have his experiences changed him completely ?
Mon avis
Il arrive que l'on aime un roman mais que l'on ne trouve pas les mots pour l'exprimer. Comme si, inconsciemment, on voulait le garder pour soi, qu'on avait peur que les autres lecteurs le découvrent et osent le critiquer.
C'est ce que je ressens depuis la fin de ma lecture de Life class. J'ai tourné dans tous les sens un début de phrase, une accroche, aucune phrase n'était complète ou ne me satisfaisait un temps soit peu. Avec Life class, j'ai eu un tel coup de cœur qu'il suffit de le lire pour me comprendre !
Pat BARKER au même titre que Francis Scott FITZGERALD, Ernest HEMINGWAY ou que sais-je Truman CAPOTE, est une experte dans l'art de vous dépeindre la vie en société. C'est la société qu'elle critique et ses protagonistes, tout en s'attachant à un contexte historique important.
Il y a une telle maîtrise du sujet et de l'époque que pendant un instant, j'ai oublié que Pat BARKER n'était pas une contemporaine de la période dans laquelle son histoire évolue.
On sent que l'auteure a déjà travaillé sur le sujet, elle l'exploite dans ses moindres recoins. Dans les années 1990, Pat BARKER avait écrit The Regeneration, une trilogie où l'intrigue se déroule principalement pendant la Première Guerre Mondiale.
Le réel et le fictif sont habillement maniés et renforcent ce sentiment de maîtrise. L'utilisation de personnages qui ont réellement existé en est l'exemple. Henry TONKS, le professeur dont on fait la connaissance dans Life Class, a bien existé. Il était chirurgien puis il enseignera l'art à la Slade School of Art de Londres. Il sera l'un des portraitistes de gueules cassés, le plus reconnu au Royaume-Uni.
Dans Life class, le lecteur fera la connaissance de trois étudiants qui ont suivi, ou suivent encore les cours de TONKS.
Ce lecteur pourra être le témoin de l'évolution de ces personnages et mesurer la place qu'ils tiennent dans la société avant et pendant la guerre mais aussi surtout, l'évolution des relations qu'entretiennent ce trio.
L'auteure les met dans des situations extrêmes et analyse leur doute et leur peine.
Le lecteur sera amené à suivre, les différents points de vue des personnages et comprendre ainsi ce que chaque personnage pense de l'autre. J'ai eu la sensation de partager l'intimité de ces personnages.
Paul Tarrant est l'un des trois personnages. C'est mon coup de cœur ! Avant que la guerre n'éclate, on partage à travers son point de vue, ses doutes à poursuivre ses études. On apprend qu'il est rentré dans cette école grâce à un héritage. Orphelin, élevé par sa grand-mère, sa famille ne pensait pas qu'il intègrerait une école d'art mais plutôt qu'il tenterait des études plus prestigieuses à leurs yeux. Au moment, où Pat BARKER nous le présente, Paul est dans un tournant. Il n'aime pas ce qu'il réalise, la moindre critique de son professeur va le faire perdre tous ses moyens. J'ai aimé que l'auteure nous présente un étudiant lambda, pas une personne bourrée de talents. Il a côté chevaleresque très séduisant. D'ailleurs, si vous me suivez un peu, ce n'est pas la première fois que je mentionne ce personnage. C'était grâce à lui que j'avais continué ma lecture de Toby's room (la suite de ce roman). Lorsque la guerre éclatera, ça sera un personnage qui se cherchera, il pense trouver les réponses à ses questions en s'engageant.
L'évolution des rapports qu'il aura avec Elinor Brooke, une étudiante aussi à la Slade, aura bien entendu des répercussions sur ce personnage.
Elinor Brooke est une étudiante accomplie, qui a une certaine reconnaissance dans le milieu de l'art, elle a des contacts avec d'anciens étudiants notamment Kit Neville (le troisième pilier du roman). Issue d'une famille aisée, elle a un certain recul avec l'entrée en guerre et la guerre en elle même. Elle se passionne pour l'art et c'est ce qui compte le plus pour elle. Mais résumé ainsi ce personnage, ce n'est pas faire honneur à Pat BARKER car bien entendu, son personnage est plus complexe. J'ai compris au fil des pages, que c'est une fille qui vit dans l'ombre de sa mère et de sa grande sœur, qui veut vivre pour ce qu'elle fait et non, pour ce que réserve la société à une jeune fille de son âge : un mariage et des enfants !
Kit Neville est quant à lui, un ancien étudiant de la Slade. Il a un début de carrière assez prometteur et commence à se faire un nom. Sûr de lui et de son talent, il se propose de donner des conseils à des étudiants. C'est ainsi qu'il rencontre Elinor mais aussi que par la suite, il fera la connaissance de Paul. Très vite, on comprend que Kit est attiré par Elinor mais Pat Barker nous donne peu d'éléments pour savoir si ce personnage est vraiment sincère. J'ai aimé l'arrogance de ce personnage et malgré tout, ce n'est pas un personnage détestable. Il voit Paul comme un rival et pour autant, est prêt à être ami.
Le début de la Grande guerre sera le commencement d'une évolution de la personnalité de ces différents personnages. Le lecteur sera amené à constater qu'un fossé se creuse entre Paul et Elinor - ce constat est habilement mené par l'échange de lettres. Au fur et à mesure, on comprend que les deux personnages ont pris une direction différente.
Paradoxalement, le lien qu'avait Paul et Kit va quant à lui se renfoncer. Paul et Kit sont tous les deux au front, envoyés par la Croix Rouge Belge mais ils ne sont pas postés au même endroit. Une seule scène a permis au lecteur de comprendre que la guerre change les personnes : ils vont se croiser dans un café à Ypres. De rivaux, ils vont devenir amis, rassurés et heureux de rencontrer une personne qu'ils ont connus avant cette guerre.
Pat BARKER dans cette partie ne s'encombre pas de détails inutiles, l'aspect médical n'est pas présent. C'est l'aspect humain qui compte. Il y a deux mondes qui coexistent en 1914, ceux qui vivent à Londres et ceux qui sont au front !
Au final, la guerre semble surtout un prétexte pour l'auteure pour décortiquer la psychologie de ses personnages, Life class se termine sans que le lecteur est la moindre notion du temps. On ne sait pas en quelle année, le roman se termine.
Le lecteur aura le choix entre considérer que c'est la fin de l'histoire ou au contraire, que cette fin est une ouverture pour la suite et qu'on l'est encore entre 1914 et 1918.
J'avoue que pour moi, ça a été facile d'imaginer que l'on était avant 1918, dans la mesure où j'ai déjà lu la suite (sans savoir au départ qu'il y avait un premier tome !)
J'ai aimé la possibilité qu'offrait l'auteure car au moins si on n'aime pas, on ne culpabilisera pas de ne pas poursuivre. Au contraire, si l'on a beaucoup aimé, on sera content de savoir qu'il y a une suite !
Life Class est un constat sur les abominations de la guerre et les répercussions émotionnelles qu'entraine un tel conflit. Si je n'avais pas déjà lu, le "tome 2" Toby's Room, j'aurai probablement enchaîné !
C'est ce que je ressens depuis la fin de ma lecture de Life class. J'ai tourné dans tous les sens un début de phrase, une accroche, aucune phrase n'était complète ou ne me satisfaisait un temps soit peu. Avec Life class, j'ai eu un tel coup de cœur qu'il suffit de le lire pour me comprendre !
Pat BARKER au même titre que Francis Scott FITZGERALD, Ernest HEMINGWAY ou que sais-je Truman CAPOTE, est une experte dans l'art de vous dépeindre la vie en société. C'est la société qu'elle critique et ses protagonistes, tout en s'attachant à un contexte historique important.
Il y a une telle maîtrise du sujet et de l'époque que pendant un instant, j'ai oublié que Pat BARKER n'était pas une contemporaine de la période dans laquelle son histoire évolue.
On sent que l'auteure a déjà travaillé sur le sujet, elle l'exploite dans ses moindres recoins. Dans les années 1990, Pat BARKER avait écrit The Regeneration, une trilogie où l'intrigue se déroule principalement pendant la Première Guerre Mondiale.
Le réel et le fictif sont habillement maniés et renforcent ce sentiment de maîtrise. L'utilisation de personnages qui ont réellement existé en est l'exemple. Henry TONKS, le professeur dont on fait la connaissance dans Life Class, a bien existé. Il était chirurgien puis il enseignera l'art à la Slade School of Art de Londres. Il sera l'un des portraitistes de gueules cassés, le plus reconnu au Royaume-Uni.
Un portrait réalisé par Henry TONKS |
Ce lecteur pourra être le témoin de l'évolution de ces personnages et mesurer la place qu'ils tiennent dans la société avant et pendant la guerre mais aussi surtout, l'évolution des relations qu'entretiennent ce trio.
L'auteure les met dans des situations extrêmes et analyse leur doute et leur peine.
Le lecteur sera amené à suivre, les différents points de vue des personnages et comprendre ainsi ce que chaque personnage pense de l'autre. J'ai eu la sensation de partager l'intimité de ces personnages.
L'évolution des rapports qu'il aura avec Elinor Brooke, une étudiante aussi à la Slade, aura bien entendu des répercussions sur ce personnage.
Elinor Brooke est une étudiante accomplie, qui a une certaine reconnaissance dans le milieu de l'art, elle a des contacts avec d'anciens étudiants notamment Kit Neville (le troisième pilier du roman). Issue d'une famille aisée, elle a un certain recul avec l'entrée en guerre et la guerre en elle même. Elle se passionne pour l'art et c'est ce qui compte le plus pour elle. Mais résumé ainsi ce personnage, ce n'est pas faire honneur à Pat BARKER car bien entendu, son personnage est plus complexe. J'ai compris au fil des pages, que c'est une fille qui vit dans l'ombre de sa mère et de sa grande sœur, qui veut vivre pour ce qu'elle fait et non, pour ce que réserve la société à une jeune fille de son âge : un mariage et des enfants !
Kit Neville est quant à lui, un ancien étudiant de la Slade. Il a un début de carrière assez prometteur et commence à se faire un nom. Sûr de lui et de son talent, il se propose de donner des conseils à des étudiants. C'est ainsi qu'il rencontre Elinor mais aussi que par la suite, il fera la connaissance de Paul. Très vite, on comprend que Kit est attiré par Elinor mais Pat Barker nous donne peu d'éléments pour savoir si ce personnage est vraiment sincère. J'ai aimé l'arrogance de ce personnage et malgré tout, ce n'est pas un personnage détestable. Il voit Paul comme un rival et pour autant, est prêt à être ami.
Le début de la Grande guerre sera le commencement d'une évolution de la personnalité de ces différents personnages. Le lecteur sera amené à constater qu'un fossé se creuse entre Paul et Elinor - ce constat est habilement mené par l'échange de lettres. Au fur et à mesure, on comprend que les deux personnages ont pris une direction différente.
Paradoxalement, le lien qu'avait Paul et Kit va quant à lui se renfoncer. Paul et Kit sont tous les deux au front, envoyés par la Croix Rouge Belge mais ils ne sont pas postés au même endroit. Une seule scène a permis au lecteur de comprendre que la guerre change les personnes : ils vont se croiser dans un café à Ypres. De rivaux, ils vont devenir amis, rassurés et heureux de rencontrer une personne qu'ils ont connus avant cette guerre.
Pat BARKER dans cette partie ne s'encombre pas de détails inutiles, l'aspect médical n'est pas présent. C'est l'aspect humain qui compte. Il y a deux mondes qui coexistent en 1914, ceux qui vivent à Londres et ceux qui sont au front !
Au final, la guerre semble surtout un prétexte pour l'auteure pour décortiquer la psychologie de ses personnages, Life class se termine sans que le lecteur est la moindre notion du temps. On ne sait pas en quelle année, le roman se termine.
Le lecteur aura le choix entre considérer que c'est la fin de l'histoire ou au contraire, que cette fin est une ouverture pour la suite et qu'on l'est encore entre 1914 et 1918.
J'avoue que pour moi, ça a été facile d'imaginer que l'on était avant 1918, dans la mesure où j'ai déjà lu la suite (sans savoir au départ qu'il y avait un premier tome !)
J'ai aimé la possibilité qu'offrait l'auteure car au moins si on n'aime pas, on ne culpabilisera pas de ne pas poursuivre. Au contraire, si l'on a beaucoup aimé, on sera content de savoir qu'il y a une suite !
Life Class est un constat sur les abominations de la guerre et les répercussions émotionnelles qu'entraine un tel conflit. Si je n'avais pas déjà lu, le "tome 2" Toby's Room, j'aurai probablement enchaîné !
EDITION : Penguin PAGES : 256 LANGUE : Anglais (pas encore traduit) LIEUX :Londres (ANGLETERRE) | Ypres (BELGIQUE) PERSONNAGES : Paul Tarrant, Elinor Brooke, Kit Neville... THÈMES : Romance| Première Guerre Mondiale | Rétrospection |
Ah Paul Tarrant tu me parles souvent souvent de lui ! Il t'a marqué ! Je vais ouvrir l'oeil, peut être qu'on va finir par en croiser un. Plus tu en parles, plus j'ai envie de lire ce roman. En tout cas, tu en parles très bien et si personne après ne veut se l'acheter, je suis l'épouse de Fassbender ( choisi au hasard ^^)
RépondreSupprimerOui c'est vrai ! ;) Ah je l'espère bien...en plus j'ai un argument en béton : les personnages sont étudiants aux Beaux Arts ! ;)
SupprimerHeureuse que tu ai enfin réussi à mettre des mots sur ton coup de coeur ;)
RépondreSupprimerMerci pour la découverte :) ton enthousiasme fait plaisir et je ne peux qu'être tentée de le découvrir :)
Bonne prochaine lecture :)
Merci beaucoup ! Moi aussi je suis heureuse, ça a été assez laborieux ! ;)
SupprimerJ'ai envie de lire de l'anglais en ce moment mais d'après toi, comment est le niveau de compréhension ? Parce qu'il me tente bien mais si je bloque un peu sur l'anglais je serai déçue.
RépondreSupprimerOui tu as raison de lire en anglais ! ;) Pour le niveau, c'est difficile à juger -
SupprimerMa question : as-tu compris le sens général du résumé de l'éditeur ? (sans aller traduire..) Si oui, c'est un peu le niveau d'anglais ! On va dire que c'est de l'anglais moyen + !
J'espère que ma réponse t'a aidé ;)
Oh celui ci a l'air vraiment intéressant ! Tout a l'air tellement bien fait et voir que l'auteur maitrise son sujet comme ça ça donne envie de se plonger dedans. Merci de la découverte.
RépondreSupprimerDe rien !! Une très bonne lecture ;)
SupprimerCe livre a l'air très réaliste, très intéressant. C'est une époque qui m'intéresse beaucoup :) !
RépondreSupprimerRéaliste, c'est le terme ! ;)
SupprimerQuelle nelle chronique ! Je vais finir par me mettre à lire des livres sur la première guerre mondiale ! J'ai l'impression d'avoir loupé plein de belles découvertes !!
RépondreSupprimerOh il y en a ! Je ne peux que t'encourager ;)
SupprimerHou Hou, Après une chronique aussi fouillée Grybouille ne peut que succomber.. . C'est une thématique, en ces années de centenaire, qui doit être portée aux plus grand nombre alors que nous vivons une époque ou le bruit des canons se rapproche, malheureusement. Connaître l'histoire c'est la prévoir pour éviter les errances du passé. Courage Fuyons ! Encore merci pour ta belle chronique, @+ Grybouille.
RépondreSupprimerMerci ;) Je suis tout à fait d'accord même si il ne faut attendre le centenaire pour se plonger dans ces histoires !
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